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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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126 t.. IldùRDONdésolation de la terre. La nuit était embrasée de si gigantesques flammess'élevant toujours plus haut vers le ciel qu'il semblait que l'air <strong>et</strong> la merétaient la proie d'un inèendie, <strong>et</strong> ce spectacle provoquait l'épouvantejusque dans les autres îles.« La bouche qui déchira la montagne laissa s'écouler un haut <strong>et</strong> larg<strong>et</strong>orrent de pierres énormes, dont les unes, restées entières, s'échappaienten roulant de ce gouffre profond, <strong>et</strong> dont les autres, liquéfiées par l'ardeurdu feu, glissaient d'un mouvement lent <strong>et</strong> terrifiant à la surface du sol.Ce torrent, comblant les vallées, nivelant les collines, modifiait tous leslieux par où il passait. Arrivé au bord de la mer, il y pénétra sur une profondeurde cent pas, <strong>et</strong>, par suite du contraste de la fraîcheur des eauxqui, à son contact, se mirent à entrer en ébullition, la mer, interrompantl'ondoiement de ses vagues, trembla <strong>et</strong> vibra comme le faisait la terre.Cependant te volcan éclatait encore en d'autres endroits <strong>et</strong> vomissaitde nouvelles flammes jusque vers la mer, <strong>et</strong>, à chaque instant, s'exaspéraitla lutte du feu, de Peau, de l'air <strong>et</strong> de la terre, à tel point que l'~onassistait à une véritable guerre du chaud <strong>et</strong> du froid, du sec <strong>et</strong> de l'humide.« Au bout d'un certain temps, si l'on tournait les yeux vers la terre, onvoyait toutes les choses modifier leur aspect déjà si souvent transformé.Lesp~rties les plus hautes s'effondraient dans les profondeurs de l'abîmeprovoqué par la projection des matières hors du sol, <strong>et</strong> les parties lesplus basses formaient dès lors les reliefs les plus élevés. Les arbres, à moitiéenfouis sous les cendres qui pleuvaient du ciel, étaient brisés par les énormespierres qui, en nombre cohsidérable, r<strong>et</strong>ombaient sur eux. Ces pierresétaient proj<strong>et</strong>ées si haut dans les airs que, avant de rejoindre le sol, <strong>et</strong>bien qu'elles fussent aussi grosses que quatre bœufs, elles ressemblaientà de tout p<strong>et</strong>its oiseaux.« On était parvenu au comble de la terreur lorsque la montagne com-.hlença à se calmer quelque peu. Aussi quelques hommes, poussés par lacuriosité, montèrent-ils sur de p<strong>et</strong>ites barques poilr assister au combattoujours plus violent de l'eau <strong>et</strong> du feu. Mais ils faillirent se noyer, car,sur une distance de dix milles, la mer était si chaude qu'elle faisait fondrele brai. Tout autour, des. poissons, littéralement bouillis, couvraientla surface des flots, dans lesquels on pouvait à peine plonger la main.Les tremblements de terre, les tonnerres, les rumeurs souterraines,les cendres <strong>et</strong> les (umées cessèrent alors. Les torrents continuèrent à

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