ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

BIBLiOGRAPiHÈ 221Academia Portuguesa da Historia. - Viagens de Luis de Cadamosto ede Pedro de Sintra. Lisboa, MCMXLVIII (l'achevé d'imprimer est du 30juin 1950), 19 X 25 1/'2, XVIII + 209 pp., 8 pl.On sait que le navigateur vénitien appelé traditionneIiement Cadamostoa fait deux voyages sur la côte occidentale d'Afrique, en 1455 et en 1456,pour le compte de l'infant HenrÎ le Navigateur. Il a laissé de ces voyagesun récit rédigé en italien qui a été imprimé dès 1507 et qui a été surtoutdivulgué par la collection Ramu.sio en 1550. C'est le texte de Ramusib quia le plus souvent servi de base aux éditions et aux traductions ultérieures.Si le manuscrit original semble perdu, il· en exist~ cependant deux copies,conservées l'une et l'autre à la 'Bibliothèque Saint-Marc de Venise (mss.ital., cl. 6, nO 208 et nO 454). Une de ces copies (le nO 208) a été reproduitepar Rinaldo Caddeo, Le navigazioni atlaniiche di Alvise da Ca da Mosto,Milan, 1929 (ou 1928 d'après certains). C'est l'autre (le nO 454), plus ancienne- on la date du xv e siècle -, que suit la présente publication,assurée .par la laborieuse Académie portugaise d'Histoire et patronnéepar le Ministère portugais des Colonies. Il s'agit donc d'un apport original- la copie utilisée comporte des variantes importantes - et dontl'intérêt ne saurait être trop souligné~ On trouve successivement le texteitalien, une traduction portugaise annotée établie par M.. Joao FrancoMaçhado et quelques notes historiques dues à M. Damiao Peres.. Le récit de Cadamosto, qui doit toujours être lu avec précautions,intéresse à peine l'Afrique du Nord. Mais il contient des informationsutiles sur les Canaries et 'plus encore sur le Sahara occidental et sur lecommerce saharien; on se rappelle l'usage qu'en ont fait Pierre de Cenivalet Théodore Monod pour commenter le texte de Valentim Fernandes(Description de la côte d'Afrique de Ceuta au Sénégal, Paris, 1938). Lapublication de l'Académie portugaise d'Histoire devait donc être signaléeici ; elle est présentée avec le soin et même le luxe qui est habituel à cette. savante compagnie. On regrette cependant' de ne pas trouver dans levolume une carte des voyages de Cadamosto. Une remarque dé détail :au début du texte italien (p. 4), figure un mystérieux royaume de Gessasitué en Afrique; un peu plus loin, ce mystérieux royaume est devenuplus clairement royaume de Fessa ( « deI predetto regno di Fessa ») ; iln'est donc aucunement douteux que Gessa est une faute et qu'il est questiondu royaume de Fès., On s'explique mal que l'erreur n'ait été rectifiéeni dans le commentaire ni dans la traduction portugaise (pp. 85-86) nidans l'index alphabétique (p. 204), où il y a deux articles distincts. On sel'explique d'autant plus mal que la forme correcte est donnée par la traductionfrançaise de Temporal (Lyon, 1556) rééditée par Schefer (Paris,