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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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même valeur, ou s'il n'établit pas entre elles, psychologiquement, unecertaine hiérarchie. L'étude du rythme <strong>et</strong> du ton fournirait peut-êtredes indices objectifs; mais on observerait probablement de nombreuxflottements.En tout cas, on doit rappeler à ce propos (1) que le berbère juxtaposeplus volontiers qu'il ne subordonne. C'est un trait de langue parlée. Enfrançais, les deux procédés-limites qui donnent à une relative sa pluscomplète autonomie: son rej<strong>et</strong> «( un élève est là, qui travaille ») <strong>et</strong> l'emploide lequel (2) «( il arriva chez ses amis, lesquels l'accueillirent avec joie »)appartiennent proprement à la langue écrite. La subordination demandequ'on domine à la lois les deux éléments, principal <strong>et</strong> subordonné; maisdans la chaîne pariée, l'attention, plus discursive, ne se porte pas au mêmemoment sur deux maillons trop éloignés l'un de l'autre. Même dans unelangue écrite, le terme subordonné peut reprendre son indépendance,s'il s'écarte trop du terme principal. C'est ce qui se produit en grec, enlatin, en ancien français, dans des cas où ·le français moderne présenteplusieurs propositions relatives pour un seul antécédent : A vos de maseror me clain - cui ge n'ai chiere ne ne l'ain (3). On n'est pas surpris der<strong>et</strong>rouver cela en berbère : wa-nna e:lemen lejmaei s-imensi n-uqbil, imilirz-t gi':s, ur-as-t-ilki, ar yakka... (4): «celui que l'assemblée a chargé d'offrirle dîner d'un hôte, qui l'a frustré du dîner <strong>et</strong> ne le lui a pas offert,verse (telle amende) ». Le berbère dit: « celui qu'on a prévenu..., alorsil l'en a frustré, il ne le lui a pas donné, il verse... » if?, ur ilki ne sont pasplacés sur le même plan que e:lemen. wa-nna <strong>et</strong> elemen ne forment qu'unenotion, celle d'homme-désigné; qu'on les sépare, <strong>et</strong> la présence de l'élément-nna, l'absence de complément d'obj<strong>et</strong> à côté du verbe e:lemen nese justifient plus. Au contraire ir?, ur ilki se sont libérés de wa-nna <strong>et</strong>constituent des termes autonomes, actualisés chacun pour Son compte.C'est un autre mouvement de phrase qu'en français moderne.La comparaison à base psychologique peut donc fournir un moyend'investigation. Certes, il faut se garder d,e proj<strong>et</strong>er un état de languedans un autre : le concept de proposition relative autonome ne correspondà aucune donnée objective du berbère (5); celui-ci ne connaît quedes propositions relatives <strong>et</strong> d'autres qui ne le sont pas. Mais il se trouve(1) Cf. A. BASSET, Sur la propo.dtion indépendante <strong>et</strong> la proposition relative en berbère, dans. G. L. E. C.S. ", t. IV, p. 30.(2) Cf. Ch. BALLY, op. cil., p. 130.(3) CHRESTIEN <strong>DE</strong> TROYES, Li Contes deI Graal (Perceval), 5307-8, cité par L. FOULET, Pelile syntaxe del'ancien françai .•, Paris, 3 e édit., 1930, § 500.(4) E. LAOUST, COII"S de berbère marocain, Dialectes du Sou.•, du Haut <strong>et</strong> de l'Anli-Atlas, Paris, 2 e édit.,1936, p. 281.(."i) C

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