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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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A. AD.UIC'est sur le terrain politique que l'unité restait le plus vivace. Chaqueal üs avait en eff<strong>et</strong> un ou deux représentants, selon son importance, à lajmaea du village. U~ tel mode de représentation suppose évidemmentqu'à l'origine l'afüs constituait une unité sociale, juridique <strong>et</strong> économiqu<strong>et</strong>rès forte. Comme il arrive souvent en pareille matière, les formes politiquesavaient survécu aux réalités sociales dont elles étaient l'expression <strong>et</strong>leur maintenaient artificiellement une ombre de vie. L'ensemble faitpenser à une maison dont les fondations, menacées de dislocation par unglissement de tërrain, ne seraient maintenues en place que par la cohésion<strong>et</strong> la solidité des superstructures. L'alüs désignait, pour le représenterau sein de la jmaea, son membre le plus influent par la richesse, l'astuceou l'éloquence. En r<strong>et</strong>our ses fo.nctions politiques lui conféraient sur seSmandants une autorité qui contribuait à cimenter l'unité du groupe.Ainsi, l'analyse nous ramène une fois de plus vers la même conclusion:nous nous trouvons en présence de sociétés d'un type ancien (1), dont lesstructures sont très usées mais dont les institutions n'ont presque pasévolué. (Cela explique le fait paradoxal qu'un historien aussi irréprochableque. Stéphane Gsell ait pu, sans pécher contre la méthode scientifique,recourir constamment, dans la pénurie de documents sur l'antiquité.berbère, aux observations des sociologues du xx. e siècle). Derrière c<strong>et</strong>tefaçade qui fait illusion, la vieille armature était rongée lentement, depuisdes siècles, sans que personne y prît garde, comme ces bois que les termitesont intérieurement détruits <strong>et</strong> qui gardent une apparence intacte jusqu'àce qu'un choc léger les réduise en poussière.On sait que les Berbères sédentaires, comme les nomades, ont une conceptionbiologique du lien social. A l'échelon de la laqbllt, il arrive souventque l'unité d'origine de ses membres soit une fiction. A l'échelon du village,elle a plus de chances de correspondre à la réalité. Les gens d'Oumesnatse considèrent comme parents. Il n'y aurait pas d'étrangers chez eux.Selon une tradition recüeillie sur place, une épidémie qui ravagea le pays (2)en 1214 de l'hégire (1799-1800 J.-C.) n'aurait laissé à Oumesnat que douze·(1) On ne peul étndier les sociétés berbères sans être frappé de la ressemblance que présentent leursinstitutions ou leur structure avee celles des p<strong>et</strong>ites cités méditerranéennes de l'antiquité, telle la Romedes premiers siècles. Il n'est pas jusqu'à l'édit du préteur qui ne trouve son pendant dans la liste d'infractions,accompagnée d'un tarif d'amendes, que le moqaddem promulguait quand Il entrait en charge (cf.Robert MONTAGNE, Les Berbères <strong>et</strong> le Makhzen, p. 225).(2) Dans la même taqbilt des Afella Wasslf, le village d'Imoudar, situé près d'Imi-n-Tizekht, auraitdispuru, tous les habitants étant morts.

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