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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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~AISON ET VILLAGE DANS QUELQUES TRIBUS <strong>DE</strong> L'ANTI-ATLAS 325dont certains d'entre eux étaient d'ailleurs les alliés, de les imiter encoredans la fortification de leurs villages. Le relief tourmenté du sol ne perm<strong>et</strong>taitpas de copier purement <strong>et</strong> simplement l'organisation de l'igerm. Nosmontagnards ont adapté la leçon de l'étranger à leurs propres nécessités.Chez les Ammeln, il en va tout autrement. Les maisons sont souventisolées les unes des autres, surtout dans les villages des Aït Tefraout, perchéssur leurs chaotiques rochers de granit. Dans la vallée de l'assif Ammeln,où la plupart des villages s'étagent sur les premières pentes du Lkest,elles sont ~errées les unes contre les autres <strong>et</strong> dessinent des ruelles t~rtueuses(tasukt) qui ne répondent à aucun plan <strong>et</strong> dont le sol n'est aplani quepar le piétinement des gens <strong>et</strong> des bêtes. Si les maisons du centre sont groupées,celles de la périphérie s'égaillent.Les villages ne sont pas fortifiés <strong>et</strong> ils ne l'ont jamais été. On ne trouvenulle part de ruines ni même de traces d'un rempart. Jamais non plus lesmaisons de la périphérie n'ont formé un mur continu. Pourtant, les guerresn'étaient pas moins fréquentes autrefois chez les Ammeln que chez lesIgounan. Mais elles étaient loin d'avoir le même caractère d'acharnement.C'étaient de simples querelles de leffs qui opposaient l'une à.l'autre deuxfrq<strong>et</strong>ions voisines. Le champ' de bataille étàit toujours le même. Le combatfaisait beaucoup de bruit mais peu de victimes. Après avoir échangé unnombre convenable de balles, les guerriers des deux camps rentraient paisiblementchez eux jusqu'à 'ce qu'un nouvel incident vînt ranimer la vieilleanimosité séculaire, Personne ne songeait sérieusement à prendre le villageadverse <strong>et</strong> à le détruire. Si d'ailleurs l'un des partis menaçait l'exi~tencede l'autre, les alliés de leff intervenaient <strong>et</strong> rétablissaient l'équilibre uninstant compromis(l). Les mesures de sécurit~ ne s'imposaient donc pasaux Ammeln comme aux Aït Yssi.Les autres tribus dont nous avons parlé ne fortifiaient pas non plus leursvillages. Chez les Ighchen, les Aït Wafqa, les Aït 'Abdallah ou Sa'id, domainede'l'architecture de pierre sèche, les agglomérations sont ouvertes.Sur le plateau de Tasserirt également. Certaines étaient entourées jadis de(1) M. Robert MONTAGNE a bien mis en lumière, dans Les Berbères <strong>et</strong> le Makhzen, le mécanisme desleffs <strong>et</strong> le facteur d'équilibre qu'ils représentaient dans le monde berbère. Je ne ·le suis plus cependantquand Il dit que le système constituait, une assurance permanente,.. contre des risques de guerre» (p. 187).A en juger par ce que nous savons de l'histoire des tribus, Il n'y aurait guère réussi. C'est la vieille querelleautour des aillances : èmpéchent-elles la guerre ou la rendent-elles fatale ? On en discute encore... La missiondes leffs semble plutôt avoir été.d'Interdire l'écrasement·ou l'anéantissement d'une taqbilt par uneautre. Dans l'ensemble, Ils l'ont Pllrfaltement remplie.

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