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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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:lL\T~ON ET VILLA..E D,\NS QUELQUES TRTRtTS <strong>DE</strong> L'ANTT-ATLAS 34:>européens (1). Dans le langage des ménagères de Casablanca ou de Habat,cc aller chez le Soussi )1 est synonyme d' « aller chez l'épicier ». LesAmmeln~qui ont été les premiers à émigrer, offrent les exemples les plus remarquablesde réussite. Spécialisés dans l'épicerie ou le Ubac, ils détiennentune forte part du commerce de gros, à Casablanca, dans le domaine del'alimentation. Certaines tiqbïlin, certains villages mêmes, émigrent plusvolontiers vers telle ou telle ville. Il y a, à S<strong>et</strong>tat, un groupe assez impor-'tant de gens du village d'Adaye (taqbïlt de Tafraout). Les Afella \Vassifsont nombreux à Tanger. A Oumesnat,. sur cent dix-huit feux, une vingtaine"seulement ne s'adonnent pas au commerce. Les habitants du villagepossèdent quarante-sept boutiques à Tanger, neuf à Casablanca, onze àTaza <strong>et</strong> une à Oujda, sans parler de ceux qui gèrent des boutiques appartenantà des gens d'ailleurs (2). Les Igounan vont surtout à Marrakech,mais ne dédaignent pas les autres villes. A Gdourt, sur deux cents foyers,quatre-vingt cinq ont une boutique à Habat ou Salé, quinze à Marrakech.Les gens de Tasserirt ont un gros noyau à Habat. Les tiqbïlin qui n'émigraientpas primitivement s'y sont mises à leur tour, entraînées parl'exempIe.Les Ighchen se sont lancés dans le commerce, surtout ceux des villagesdu ,nord, limitrophes des Ammeln, comme employés d'abord ou gérants,car les fonds manquaient, puis comme patrons. Les Amanouz de même.Il n'y a guère que les Aît Wafqa <strong>et</strong> les Aït 'Abdallah ou Sa'id qui ne sesoient pas mis au diapason. Ils émigrent cependant mais comme ouvriers'lnotamment dans les mines du Maroc oriental.L'émigration reste en général masculine. Le commerçant laisse femme<strong>et</strong> enfants au village. Depuis la guerre, certains, qui ont fait fortune (souventgrâce au marché noir), ont loué ou ach<strong>et</strong>é une maison non loin deleur boutique <strong>et</strong> y ont installé leur famille. C<strong>et</strong>te pratique, qui reste encoreune exception, peut se généraliser assez rapidement. Les r<strong>et</strong>ours au paysnatal sont également plus fréquents. Quelques uns ont une auto <strong>et</strong> reviennentpasser lesfêtes au pays.Ces deux circonstances : élévation du niveau de vie, expérience pluspoussée de la vie citadine, devaient avoir leurs répercussions sur la vieau village. La maison <strong>et</strong> le mobilier ont commencé de se transformer.(1) Cf. A. Adam, La population de l'ancienne médina dt Casablanca, in «BulI<strong>et</strong>ln économique <strong>et</strong> socialdu Maroc " 1950, vol. XIII, n OO 47 <strong>et</strong> 48.(2) Chiffres de 1947.HESPÉRIS. - TOME XXXVII. - 3/4-1950. Il

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