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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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300 A.ADAMPénétrons maintenant dans la maison. Ici, la relative uniformité quenous avons constatée dans l'aspect extérieur n'existe plus, Nous rencontronsdeux types de plans n<strong>et</strong>tement différents. Nous les décrirons successivementen commençant,par le plus simple, qui n'est pas nécessairementle plus original ni même le plus ancien.De ce type, nous avons choisi comme exemple une maison du village deAdaye, fraction de Tafraout.Nous entrons d'abord dans un vestibule (aggemmi) aux dimensionsréduites. Si nous continuons tout droit <strong>et</strong> si nous poussons la porte quinous fait face, une surprise nous attend : nous nous trouvons nez à nezavec des vaches <strong>et</strong> des chèvres. C'est en eff<strong>et</strong> une règle générale chez lesAmmeln comme chez les Igounan, que le rez-de-chaussée (tisekki was"a)soit réservé aux animaux. Les humains habitent le ou les étages. Ce rez-dechausséeà usage d'étable ou d'écurie se nomme asarag. Une telle coutume'donne une idée de l'insécurité qui régnait dans le pays : chaque maisonconstitue une p<strong>et</strong>ite forteresse dans laquelle, la nuit venue, bêtes <strong>et</strong> gensdoivent trouver refuge. Elle implique aussi, naturellement, l'existenced'un cheptel des plus 'modestes : une ou deux vaches, qui ne quittentguère l'étable <strong>et</strong> qu'on nourrit des herbes ramassées par les femmes, quelqueschèvres <strong>et</strong> quelques moutons, qui se joignent à l'aube au troupeau duvillage <strong>et</strong> que le berger communal mène paître, jusq.u'au crépuscule, auxflancs du Lkest ou des collines de Tafraout ; enfin, un âne, une mule, seulmoyen de locomotion pratique dans les sentiers rocailleux; pas de chevaux,il n'y a dans le pays que quelques juments élevées uniquement pour laproduction des mul<strong>et</strong>s. L'asarag n'existe pas sur le plateau de Tasserirt oùles moutons, trop nombreux, passent la nuit dans un enclos de pierres sèchesattenant à la maison.Le mot asarag désigne plus particulièrement la partie du rez-de-chaussée,la plus importante en général, réservée au bétail, p<strong>et</strong>it ou grand. L'écurie,où prennent place les mul<strong>et</strong>s <strong>et</strong> les ânes, se nomme lehri. Il n'y a pas demagasin au rez-rle-chaussée : on y craint l'humidité, voire l'inondationquand surviennent les pluies d'orage qui précipitent en un clin. d'œil, d,uhaut de la montagne, d'éphémères torrents. Aussi, les provisions (grain,huile, noix d'argan, miel, beurre fondu, <strong>et</strong>c.) sont-elles serrées dans unepièce de l'étage, dont le maître de maison conserve la clef. Un réduit (lalherit)sous l'escalier ne contient que des outils de jardinage, ou une p<strong>et</strong>iteprovision de bois.

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