12.07.2015 Views

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

BIJOUTERIE SOUDANAISE ET BIJOUTERIE MAROCAINE 9des p<strong>et</strong>ites Marocaines des boucles d'oreille carrées? Mais ces boucles ne. sont plus les talismans que l'on pense; malgré leur ressemblance avec lewalatedje, elles aussi sont, comme on va le voir, des khamsa-s.M. P. Ricard conte qu'il vit un jouir, dans une m~ison de Sidi Moufoq,près de Bougie, une croix à côté d'un trait coupé de cinq barres. Il demandatout d'abord la signification du premier de ces dessins. Atous, la main,lui répondit une ouvrière <strong>et</strong>, comme il lui montrait la croix, elle dit: «Lamain, sans plus. » C<strong>et</strong>te croix n'était certainement pas la stylisation de lamain, elle en était le substrat. Le point d'intersection des deux traits quila dessinaient <strong>et</strong> leurs quatre extrémités, réalisaient le « cinq »... Celaexplique pourquoi les pendeloques des p<strong>et</strong>ites filles qui portent un décorcruciforme, peuvent être considérés comme des khamsa-s.Il n'en est pas moins étrange qu'une croyance aussi vivante que celledont le « cinq » est le symbole, se soit accommodée de ces transformationsdécoratives. Ne serait-ce pas la preuve que la faveur populaire dont jouitaujourd'hui la pentade est d'origine récente? Certains faits tendent à leprouver. L'indigène qui n'ose pas prononcer le mot cinq <strong>et</strong> lui substitueles mots quatre <strong>et</strong> un, n'h~site pas à parler du souk el khemis, le marchédu cinquième jour, <strong>et</strong> à expliqder que sa tribu estdivisée en khoms, c'est-àdireen cinq parties. Il y a, on le voit, contradiction entre le langage courant<strong>et</strong> les èroyances ; celles-ci n'étant pas parvenues à exercer leur empiresur celui-là, on a le droit de dire que l'une préexistait aux autres.L'art populaire semble, lui aussi, ignorer le khamsa. Il ne figure nisur la céramique de tribu, ni sur le tapis du bled, .ni sur les dessins destatoueuses. Seules les prostituées en font cas, mais on sait qu'elles sontdes « déracinées ».Quant aux ouvrières qui tissent les tapis de. Rabat, elles n'ignorent pasle rôle magique du « cinq», mais son équivalent numérique leur échappe :eJles donnent à un motif qui figure les trois doigts le nom de khammisa,le p<strong>et</strong>it khamsa, <strong>et</strong>, pour eUe, ce motif ornemental joue le même rôle quele cinq « bien qu'il ait la forme d'un trident (1)>>.Le khamsa véritable ne se voit pas davantage sur les monuments anciensqui ornent les cités. Les ouvrages de H. Bass<strong>et</strong>, Galloti, Lévi-Provençal,H. Terrasse, si bien illustrés, ne le représentent qu'exceptionnellement,(1) RICARD (P.), Corpus des tapis marocains. I. Tapis de Rabat,p. 20.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!