ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

64 J. CAILL~était vite tombé eh ruines. Les prédécesseurs immédiats de Beaumierdemeuraient dans une vaste habitation, sise dans l'actuelle rue des Consuls,au fond de l'impasse du Consulat de France,et qu'il occupe après eux.Mais, quand il en prend posse~sion, elle est inhabitée depuis un an etfort dégradée. Il demande immédiatement au ministre l'autorisationde faire procéder aux réparations nécessaires car, écrit-il, « ces pays sonttellement dépourvus de ~outes ressources au dehors qu'il est indispensablede trouver chez soi, d'où l'on ne sort guère, sinon les satisfactions del'élégance et du luxe, au moins les premières conditions de propreté etde salubrité ». Sa requête est favorablement aocueillie et, sitôt après lemois de ramadan, car les ouvriers tr~vaillent,malpendant la période dujeûne, on place une porte neuve à l'entrée du consulat, les terrasses ­qui laissaient passer l'eau des pluies - sont refaites, les carreaux de lagalerie intérieure remplacés, les fourneaux de la cuisine et le conduitd'évacuation des eaux reconstruits, les boiseries repeintes et les mursintérieurs badigeonnés ; enfin on pose des vitres aux fenêtres et des ~serrures aux portes. Tous ces aménagements entraînent l;lne dépensede 1.448 francs 24 centimes, légèrement supérieure au devis, mais permettentau consul d'être convenablement logé avec les siens.En effet, Beaumier n'est' pas seul. Sa jeune femme l'a suivi et amême amené une domestique espagnole. Ils n'ont pas d'enfant, mais,au bout de quelques années, recueillent un jeune filleul, orphelin, qu'ilsélèvent comme leur fils. En outre, le père de notre agent, devenu veufet remarié, vit avec sa femme chez le jeune ménage. L'ancien marin d'ailleursn'est pas à la charge de s~n fils. En effet, il reçoit de la caisse desinvalides de la marine une pension annuelle de quatre cent quatre-vingttroisfrancs. De plus, pour augmenter ses ressources, il s~occupe d'exportationde blé; mais la douane lui suscite parfois des difficultés et veutmême un jour lui faire payer des droits de sortie égaux à la valeur de lamarchandise. Il meurt à Rabat le 25 février 1862 et, le lendemain, estinhumé dans le petit cimetière chrétien, voisin de Bal el-Alou.Dès son arrivée, Beau~ier se consacre tout entier à sa tâche, mais iln'est que vice-consul et ses pouvoirs sont moins étendus que ceux d'unconsul en titre. En effet, l'ordonnance du 26 octobre 1833, sur les fonctionsdes vice-consuls et agents consulaires, porte que les uns et les autres nepeuvent, en ce qui concerne la navigation, que viser les pièces de bord