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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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38 L. GOLVINcertains fleurons <strong>et</strong> palm<strong>et</strong>tes ou figures géométriques qu'il s'ingénia àcombiner en de riches compositions. Est-ce à dire qu'il n'apportait rien deplus? Bien au contraire, à ces éléments vraisemblablement empruntés ilmêlait des combinaisons originales, marques de son propre génie : ordonnancede rayures horizontales unies ou décorées d'inscriptions, bordées desilhou<strong>et</strong>tes d'animaux, voire <strong>et</strong> fréquemment même, de personnages.C'est c<strong>et</strong> art que les différents conquérants durent colporter au cours deleurs expéditions <strong>et</strong> que les princes encouragèrent en créant notammentdes ateliers particuliers (t!!raz) où furent confectionnés des vêtements dedignitaires, des étendards, parfois le voile qui doit recouvrir la Kaaba àLa Mecque.Rien ne perm<strong>et</strong> de savoir si les Idrîsites eurent leurs t~raz ; par contre,on connaît des ateliers princiers en Esp'agne sous le règne des Umayyades (1)<strong>et</strong> ils semblent être singulièrement répandus à l'époque des p<strong>et</strong>ites dynastiesde ces « reyes de Taïfas )) dont on connaît le goût du luxe.L'art oriental, cependant, se trouve en contact avec celui des Gothsd'Espagne resté encore tout byzantin. Loin de se combiner les deux courantsse côtoient, l'art espagnol est double: « De larges taches brillantes luisuffisent, ou bien sa patience parachève aux plus extrême limites le précieuxindustriel de ses conceptions. )) (R. Cox, Les Soieries d'art, p. 101.)Tel devait être l'art du tissage de la soie en Espagne lorsque les conquérantsalmoJ:Iades y pénètrèrent en maîtres.On sait la simplicité voulue de ces princes. Leur puritanisme s'effarouchaitdu luxe <strong>et</strong> il semble bien que -les premiers tout au moins - ils voulurentignorer les étoffes de soie <strong>et</strong> d'or. « Cependant, dans les derniers temps dec<strong>et</strong>te dynastie, nous dit Ibn Khaldoun, leurs descendants adoptèrentquelque chose de c<strong>et</strong> usage; mais il n'eut pas le même éclat qu'il avaitautrefois. )) (Les Prolégomènes, trad. de Slane, t. II, p. 68).Conséquence .incalculable pour l'art de l'Islam occidental, la conquête ,1de l'Espagn,e par les Almol:tades fit I].aître un style particulier que l'on a(1) Cf. IBN KHALDOUN, Les Prolégomènes, t. II, p. 67 : « Sous les deux dynasties (celle des Oméiades <strong>et</strong>celle des Abbacides), on attachait la plus grande importance au tiraz... Il en fut de même en Espagne sousles Oméiades, <strong>et</strong> sous les p<strong>et</strong>ites dynasties (Molouk <strong>et</strong>-tawiiïf).•.»Cf. également LÉVI-PROVENÇAL, Histoire de l'Espagne musulmane, p. 180 : « quant au tiraz, institutionbyzantine 'adoptée par Bagdad <strong>et</strong> transportée de là en Egypte, puis en Espagne, on n'en possède aucunéchantillon andalou daté de c<strong>et</strong>te époque (IX· siècle) ; en tout cas, suivant les chroniqueurs, les ateliers ,royaux de tissage fonctionnèrent à Cordoue dès le règne du IV· Umayyade sous la direction de Harith ,Ibn Bazi, <strong>et</strong> fournirent dès lors, à la cour, des tapis, des tentures, des vêtements <strong>et</strong> des robes d'honneurldistribuées lIUX dignitllires à l'occasion de certllines solennités" ' ,jr

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