ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

QUELQUES DOCUMENTS INf:DITS SUR LË l'lAROC (1670-1680) 113tamps donna hordre de le fere tracduire à Touttoan avec defance de lelaisser parller à aucun merchand rézidant au dict Touttoan, avec hordrede faire équiper un breglmtin espres pour le portter en Arger. Cella futséxécuté de la façon. 1Cella est si vérictable que tout présentement lesdictsieur Pierre Gauttier est arrivé en ceste ville sur une barque venuee d'Argerque m'a confirmé se que desus. Sependant cest rectrete me coutera bien cherpour y avoir laissé beaucoup de mes effaicts et la me~on consollaire.Je suis obligé de dire à Vostre Grandeur que les corsères du dict lieu sontpour faire beaucoup de mal que au lieu de douze bastimant corsères dontvous en resevrez la liste (1), le nombre ne peut que haumenter puisquej'apréande qui, ne se réccolte de vesseau d'Arger pour aller prendre lepavaillon du roy Ismaël pour jouir de l~ur piraterie (2). Sy le Roya dessainde faire chastier l'insolence des Salatins et a remédier a 'Se malhereux courtsqu'il fera sans doubte beaucGup de maux,il faut, Monsegneur, en premierlieu faire defance à touts les subjects du Roy et auttres trafiquants soulzlabanière de France au dict pays de la despendance du Roy Sydict Ismaëlpour y négotier et de tenir despuis le comensement du mois d'avril jucquesau mois de octobre quatre jucques à six frégattes legereres et de croizerdespuis la rade de Tagadad jucques au port de l'Argouladié qui est le dernierport de la costte de Sallés et de cestte façon hont oblijera bien tost sesgans la heux mesmes à demender la paix (3).Je ay creu Monsegneur de donner cest advis dans l'honneur que je ayd'esttre avecque respect,Monsegneur,Vostre très-humbre et très-obeissant servitteur,Signé : H. PRAT.Marseille, ce 16 septembre 1680.Archives Nationales. - Marine C' 259, dossier Prat. - Original.Philippe de CossÉ BRISSAC.(1) La liste des vaisseaux s'alétins' mentionnée ici n'a pas été retrouvée, mals ies renseignements quedonne Prat sont conflrmé~et complétés par le passage suivant d'un mémoire de Louis de Gastines en datedu 4 novembre de la même année: « Toutes les forces de ces corsaires ne consistent présentement qu'enneuf vaisseaux de guerre, un à deux ponts, les autres à un, depuis dix-huit pièces de canon jusques à 6.Ils ont outre cela une polacre, une barque et cinq gallottes. Lesdits bastlmens n'ont que de fort petitcanon, mals des équipages nombreux•..-; v. Sources inédites, 2" Série, France, t. II, p. 516; v. aussi, supra.(2) Quant Alger était officiellement en paix avec la France, les corsaires de cette régence arboraient unautre pavillon barbaresque pour pouvoir continuer la guerre sans enfreindre les traités. Les Salétlns enusaient d'ailleurs de même à l'occasion. A ce sujet, v. R. COINDREAU, Les Corsaires de Salé, p. 136.(3) On retrouve les mêmes suggestions dans deux mémoires rédigés la même année par La Chabossièreet Louis de Gastines publiés dans les Sources inédite.~, 2" Série, France, t. l, pp. 511 et 516 ; v. aussi supra,Doc. l, p. 101 et n. 3,'HESPERIS. _ T. XXXVII. _ 1/2 - 1050, 11