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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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A. ADA~1La tamefriyt a la forme d'un rectangle allongé. C'est la forme de toutesles pièces dans la maison traditionnelle. La longueur est théoriquementillimitée, mais la largeur est subordonnée à la résistance du bois utilisépour les solives du· plafond. Celle du palmier, seule ressource locale enbois de charpente, est faible. Elle limite pratiquement la largeur des piècesà deux mètres ou deux mètres cinquante, tandis qu'elles ont souvent cinqou six mètres de long.Le plafond (iseriig, tazagllrt, tad üli)(1) repose donc sur des poutres (asaiür,amaway) qui traversent la pièce dans le sens le plus étroit. Ce sClnt destroncs de palmièr équarris, dont les extrémités sont encastrées dans lesmurs. Au-dessus <strong>et</strong> perpendiculairement sont disposées des solives (tagumat,pl. taguma), en bois de palmier, elles aussi, mais dont la forme e~tdifférente : elles ont une section triangulaire <strong>et</strong> reposent sur les poutrespar le somm<strong>et</strong> du triangle. Elles ne sont pas fixées mais seulement posées<strong>et</strong> maintenues par la pression de la masse supérieure. La base du trianglesoutient un plafonnage (tasyüt) fait soit de tiges de laurier rose (alili),soit de branches de palmier (agellüs), soit de roseaux (aganim). Ce clayonnagedessine des figures géométriques, le plus souvent des losanges. Enfinvient la couche de terre battue, qui repose quelquefois sur un mince litde pierres, choisies larges <strong>et</strong>. plates.En dehors du plafond, rien n'attire l'attention dans la tame1iriyt traditionnelle.Jadis, chez ces montagnards pauvres, le « salon J) était aussimisérable que le reste de la maison. Les murs étaient nus, revêtus seulementd'un enduit couleur· de terre. Aujourd'hui, l'usage de la chaux s'estgénéralisé <strong>et</strong> les plus frustes blanchissent au moins leur tamefriyt. De placeen place, en édifiant ces murs, on a enfoncé, à deux mètres du sol environ,une grosse cheville (tagüst) longue de vingt-cinq à trente centimètres, àlaquelle on accroche divers obj<strong>et</strong>s, sacoche, vêtements <strong>et</strong>, le soir, la lampe.Le sol est de terre battue. La pièce ne prend jour que par des meurtrièresou' de minuscules fenêtres munies d'un vol<strong>et</strong> de bois. Nous en décrironsplus loin l'ameublement.Qui voit la tame~riyt a vu les trois autres chambres de l'étage, <strong>et</strong> même(1) lserlÏgestle seul terme donné par E. Destaing, Elude sur la lachelhi! du Soûs, Vocabulaire Français-Berbère,Paris, 1938, p. 221. Chez les Ammeln, Il est employé dans le sens le plus général. Tazagurlct ladüli paraissent avoir une acception plus technique: c'est la " couverture " l'appareillage qui constituele plafond. Dans certaines fractions, ludijli désigne plus spécialement la couche de terre battue que SOu·tient la charpente.

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