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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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AUGUSTE BEAUMIER 69que certains de nos agents ont employé autrefois comme censal-interprète<strong>et</strong> dont les désordres ont, à différentes reprises, entraîné des difficultésavec le gouverneur de la ville. Sa conduite, de plus en plus déréglée, suscitede nombreuses plaintes des autorités marocaines, qui demandent sonexpulsion de Rabat. Benchimol finit par manquer ouvertement au respectqu'il doit au vice-consulat de France <strong>et</strong>, le 10 juill<strong>et</strong> 1856, Beaumier luidonne l'ordre de quitter la ville dans les cinq jours, sous 'Peine de se voirr<strong>et</strong>irer la protection française.La navigation r<strong>et</strong>ient une part importante de l'activité de notre viceconsul.En eff<strong>et</strong>, les navires battant le pavillon tricolore sont les plusnombreux parmi ceux qui fréquentent le port de Rabat. On en compt<strong>et</strong>reize sur un total de vingt-neuf en 1854 <strong>et</strong>,la moyenne est d'une quinzainechaque année.Les formalités administratives, délivrance ou visa des manifestes ouautres. pièces, de bord, ne suscitent guère de difficultés, mais il est parfoisdes marins dont la conduite, pour le moins imprudente, cause bien desennuis à notre agent; c'est le cas du capitaine Cessin. Celui-ci, qui commandele brick-goél<strong>et</strong>te la Transfiguration, mouillé dans le port de Rabat,juge bon, le 3 mars 1854, d'aller chasser dans les rues de la qasba. Il n'ytrouve sans doute pas de gibier, mais atteint malencontreusement d'uncoup de fusil en pleine face un enfant de douze ans, le p<strong>et</strong>it-fils du caïddes Ou.daïa. L'enfant paraît sérieusement blessé; il a le visage criblé deplombs <strong>et</strong> l'on craint même qu'il ne perde l'œil gauche.Sitôt informé de l'accident, Beaumier m<strong>et</strong> le capitaine Cessin aux arrêts,à bord de son navire, se rend chez le caïd des Oudaïa, auquel il exprim<strong>et</strong>ous ses regr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> propose de faire venir un médecin de Tanger. Le grandpèrede la victime lui répond simplement : « Ce qui est écrit est écrit; jen'ai rien à te demander que de châtier sévèrement ton capitaine, afin queje puisse r<strong>et</strong>enir les miens <strong>et</strong> les détourner de se faire justice eux-mêmes. »En eff<strong>et</strong>, l'affaire peut entraîner de fâcheuses conséquences, -par suite del'état d'esprit des Oudaïa. Aussi Beaumier va-t-il s'entr<strong>et</strong>enir avec legouverneur Es-Souissi. Celui-ci fait tous ses efforts pour apaiser les habitantsde la qasba <strong>et</strong> de la ville, <strong>et</strong> tout danger d'une manifestation xénophobeest bientôt écarté. Trois des principaux membres de la tribu desOudaïa viennent le soir même assurer notre représentant que « l'enfant

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