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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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hiBLiOGIlAPHIE 223qui est devenue la Tripolitaine d'aujourd'hui (Despois) : ce qui expliqueraitque ce peuplement a pu conserver jusqu'à ce jour une techniquespécifiquement berbère.C<strong>et</strong>te technique s'applique à la confection d'obj<strong>et</strong>s vestimentaires(châles <strong>et</strong> sortes de fichus, pour femmes <strong>et</strong> jeunes fmes) ou mobiliers(coussins de divers modèles <strong>et</strong> tentures d'apparat). A part le coton p'ourcertains décors - la soie n'étant qu'exceptionnellement employée ­elle utilise la laine provenant de la tonte des moutons de la région, lainequi est triée, lavée, cardée, filée, puis, après ourdissage, mise en œuvresur le métier à haute lisse, la teinture s'effectuant soit avant, soit aprèstissage; dans ce dernier cas, elle a pour. eff<strong>et</strong> : d'une part de m<strong>et</strong>tre enévidence le décor de coton, blanc ou noir, qui, lui, ne prend pas la couleur;d'autre part de créer, grâce à des nou<strong>et</strong>s ménagés à la surface du tissu,des réserves (genre de batikage) non teintes, ou partiellement teintes,qui font autant de taches claires sur le champ teint, partant plus foncé,du tissu.Les tissages d'El-Djem <strong>et</strong> de Djebeniana ont un répertoire décoratifde prédilection qui se distingue de celui de la plupart des autres tissusberbères par la simplicité relative des motifs <strong>et</strong> leurs arrangements. Toutcela est décrit d'une façon parfaite. L. G. a même surpris la genèse deces motifs : il a vu comment ils naissent sous les doigts des ouvrières,dictés qu'ils sont par un dessin mentalement gravé dans leur esprit' selondes formules qu'elles sont seules à connaître <strong>et</strong> que L. G. a fidèlementenregistrées.Un autre domaine particulièrement exploré est celui du folklore,plusriche encore que celui que nous avions relevé à Tlemcen avec Alfred Bel.Ainsi les tisseuses de Djebeniana ont une protectrice tutélaire, S<strong>et</strong>t Ennfésa,qui leur est comme une inspiratrice, un soutien moral, <strong>et</strong> à qui ellesrendent un culte; <strong>et</strong> ici, comme partout, mais peut-être plus qu'ailleurs,les phases du travail, depuis le triage, le lavage, le cardage, le filage, lateinture de la laine, l'ourdissage de la chaîne, le mmltage de celle-ci sur·le métier, le tissage, <strong>et</strong> jusqu'à l'enlèvement final de la pièce tissée dumétier, sont accompagnées, soit de gestes rituels, soit de formules propitiatoires,soit de chants qui indiquent que l'ouvrière vit dans un mond<strong>et</strong>out à fait à part, qui est le sien propre, auquel ne prend aucune partl'homme qui y resterait même totalement étranger s'il n'attendait unepart - pour des raisons trop matérielles, hélas - du fruit de .la ventedes tissages livrés au commerce. Monde où les occupations culinaires<strong>et</strong> certains travaux champêtres, tels la moisson <strong>et</strong> le ramassage des olives,égayé ou assombri de loin en loin par des fêtes ou des deuils de famille,sont seuls à apporter quelque diversion. De ce trantran quotidien, L. G.brosse un tableau fidèle, émouvant même, où l'on voit la fill<strong>et</strong>te assister

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