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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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88 J. CAILLÉplus violents, si bien qu'au début de 1869, ils abandonnent Marrakech <strong>et</strong>demandent au ministre de France à Tanger, le baron d'Aquin, que le gouvernementchérifien les indemn~se <strong>et</strong> leur verse une somme' de trente-septmille cinq cent quarante-quatre francs vingt-<strong>et</strong>-un centimes. Sur les entrefaites,la juridiction du consulat de Mogad,or est étendue à Marrakech.Par suite, Beaumier est chargé de régler le différend, ce qui va l'absorberpendant plus d'un an ; on ferait un gros volume avec ses notes, ses mémoires<strong>et</strong> ses rapports à ce suj<strong>et</strong>.Faux <strong>et</strong> Jacqu<strong>et</strong>y se plaignent des empêchements apportés par les autoritésà l'exercice de leur industrie. Ils allèguent de nombreux faits: on avoulu leur interdire de louer des locaux <strong>et</strong> des menaces ont été faites auxpropriétaires de la ville, comme à tous les Marocains qui acceptaient d<strong>et</strong>ravailler avec eux ou qui leur vendaient des marchandises; ils ont étéassaillis à coups de pierres par la foule, en plein jour <strong>et</strong> sur la place publique;quand ils ont installé leur moulin à huile, le khalifa du caïd a pénétré deforce dans leur établissement avec huit soldats, qui en ont chassé lesouvriers <strong>et</strong> les ont menacés des châtiments les plus sévères s'ils reprenaientleur travail; les matériaux qui leur étaient destinés ont été détournés; lecaïd du mellah a fait battre jusqu'au sang leur p<strong>et</strong>it domestique israélite <strong>et</strong>l'un des soldats de ce caïd a mis Jacqu<strong>et</strong>y en joue avec son fusil; enfin laporte de leur magasin a été forcée la nuit par un nègre au service du caïdEI-Graoui <strong>et</strong> celui-ci a refusé de les entendre.A toutes ces plaintes, le gouvernement marocain répond en attaquant. Ilaccuse Faux <strong>et</strong> Jacqu<strong>et</strong>y d'avoir exercé de graves violences sur un Israélite<strong>et</strong> occupé une maison sans l'agrément de la ·propriétaire. De plus Fauxaurait, d'une part, frappé avec' une barre de fer un malheureux porteurd'eau qui serait mort des suites de ses blessures <strong>et</strong>, d'autre part, tiré uncoup de pistol<strong>et</strong> sur le caïd du mellah.Beaumier s'efforce d'éclaircir « ce gâchis de plaintes <strong>et</strong> de récriminations».Il entend d'abord ses ressortissants. Faux reconnaît avoir suspendu parla ceinture à une poutre, mais pendant quelques instants seulement, unIsraélite qui l'avait insulté. Pour ce fait, le consul le condamne à payerune somme de cinq cents francs à la victime <strong>et</strong> lui défend de résider désormaisà Marrakech. Mais la bonne foi des deux Français est manifeste dansla location de la maison, car ils ont traité avec le mari de la propriétaire.

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