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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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MAISON ET VILLAGE D.\NS QUELQUES THfBUS <strong>DE</strong> j,'ANl'l-ATLAS:i:Hsans intervention de l'autorité, c'est sous l'influence de trois facteurs principaux: la sécurité, d'abord; puis la décadence des institutions traditionnelles,due à l'intégration da~s . le système Makhzen, . autoritaire <strong>et</strong>centralisé; enfin, la naissance de l'esprit individualiste, conséquence del'initiation à la vie moderne, avec laquelle ces tribus sont entrées en contact,par l'émigration, plus vite que leurs voisines.L'histoire de l'agadir de Talat-n-Yssi ne paraît donc pas susceptibled'apporter grande lumière sur le problème général de la disparition desagadirs. Elle n'infirme ni ne confirme 'l'hypothèse de M. R. Montagne,'selon laquelle les igidar seraient une institution « rémanente » de la présédentarisation.Nous y voyons tout de même en action, sur un pt'titnombre d'années, avec l'accélération que leur apporte l'influence de l'Europe,quelques-unt's des causes qui ont joué, en d'autres cas, avec la lenteurséculaire qui caractérise l'évolution des sociétés archaïques.Ceux qui ont étudié les sociétés berbères de l'Anti-Atlas ont été frappésde leur morcellement accru <strong>et</strong> comme d'une espèce d'« atomisation ) desgroupes humains. Non seulement la confédération <strong>et</strong> la tribu ont perdudepuis longtemps toute cohésion <strong>et</strong> toute existence, mais la iaqbïll ellemême,qu'on nomme parfois, à tort selon moi, la fraction(1), a souventcédé le pas au village comme unité politique élémentaire. Le fait est particulièrementn<strong>et</strong> dans les iiqbilin des Igounan, divisées par les rivalités quitournaient autour de la Zaouïa de TimguiIcht, <strong>et</strong> où l'on s'affrontait devillage à village. On notera que l'agadir de Talat-n-Yssi est un agadir devillage <strong>et</strong> non de taqbiIt,Depuis le Haut-Moyen Age, où les grandes familles <strong>et</strong>hniques : Masmouda,S~nhaja, Zanata, constituaient de véritables nations, à l'intérieurdesquelles les tribus se sentaient solidaires les unes des autres, jusqu'àl'époque monerne où le sentiment d'une communauté d'intérêt ne dépasse(1) La nomenclature des groupes sociaux est rendue extrêmement difficile par la pauvr<strong>et</strong>é du vocabuIaire,aussi bien en berbère qu'en arabe : au-dessus du village, il n'y a que la taqbilt ; le mot peut doncdésigner aussi bien la fraction que la tribu ou même la confédération. Ces trois termes suffisent sans douteaux besoins de l'administration; leur adoption par la terminologie scientifique est discutable, surtoutPOur les deux premiers. Qu'on emploie le mot de fraction là où la tribu est restée vivante, soit.~ais l<strong>et</strong>erme ne convient pas quand il s'agit de p<strong>et</strong>ites tiqbilin autonomes qui disposent des attributs de la souverain<strong>et</strong>é<strong>et</strong> forment des • Etats , au sens strict. POurquoi ne pas les appeler' tribus » ? • Fraction • Impliquel'Idée d'une division de l'unité. Il n'est pas logique de l'appliquer à un groupe qui est lui-même l'unitéPolitique. Ainsi des tiqbilin de la vallée des Ammeln : chacune d'entre elles était une p<strong>et</strong>ite républiqueindépendante <strong>et</strong> les Ammeln n'ont jamais eu d'organe propre qui se superposât aux gouvernements destiqbilin. Appelons-les donc. tribus " laissons aux Ammeln le nom de • confédération' <strong>et</strong> réservons le termede • fraction' aux divisions de la taqbilt (JuluI, !.lOms, <strong>et</strong>c.). Les dimensions ne font rien à l'affaire.

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