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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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94 J. CAILLf:Le rôle <strong>et</strong> la vie des agents qui ont, au XIXe siècle, représenté la Francedans les villes secondaires du Maroc sont généralement peu <strong>et</strong> mal connus.Transportés dans un milieu tout à fait différent du leur, ils se trouvaientisolés, avec quelques rares européens, parmi une population toujoursréservée <strong>et</strong> parfois même hostile. Leur tâche était ingrate <strong>et</strong> difficile, leurexistence monotone <strong>et</strong> souvent pénible.De tous ces agents, Auguste Beaumier a sans aucun doute été l'un desmeilleurs. Il n'a évidemment pas tenu une place de premier plan au Maroc<strong>et</strong> l'on ne saurait comparer son activité à celle de Chénier au XVIIIe siècleou, beaucoup plus près de nous, de Saint-René Taillandier <strong>et</strong> de Regnault.C'est qu'il n'avait à remplir aucune fonction diplomatique <strong>et</strong> se cantonnatoujours strictement dans ses attributions consulaires. Mais il s'y est donnétout entier, pendant près de trente ans, avec toute sa conscience, avec uneintelligence claire <strong>et</strong> pénétrante que révèle sa volumineuse correspondance.Consul appliqué, Beaumier a été en même temps un grand travailleur<strong>et</strong> un érudit. Ses voyages, souvent accomplis dans des conditions difficile~,lui ont permis de mieux comprendre le pays qu'il habitait; ses études onteu le même résultat. Aussi n'ignorait-il rien des mœurs marocaines <strong>et</strong>.l'unde ses chefs disait familièrement de lui: « C'est mon dictionnaire »,. tandisqu'un autre l'appelait « l'homme de France, <strong>et</strong> même d'ailleurs, qui connaîtle mieux le Maroc J). Grâce à c<strong>et</strong>te connaissance, il a été le plus utile collaborateurpour les ministres qui représentaient notre pays dans. l'empirechérifien.Profondément désintéressé, il travaillait uniquement pour être utile àla science <strong>et</strong> à sa patrie. C'est ainsi qu'il accomplit entièrement à ses frais. tous ses voyages. On a vu comment il s'était procuré une première copiedu manuscrit du Roudh el-Karlas; par la suite, il découvrit à Tunis unautre exemplaire du même· ouvrage, puis en fit faire une nouvelle copie,à Rabat, par un écrivain du sultan Moulay Abd er-Rahman. Quand satraduction fut publiée, il donna ces manuscrits à la bibliothèque impériale,à celle du ministère des affaires étrangères <strong>et</strong> à celle de la ville de Marseille.\Aussi obligeant que désintéressé, il communiquait très volontiers les découvertesou les informations qu'il avait faites ou recueillies.D'autre part, grâce à ses relations avec les hauts fonctionnaires dumakhzen ou les grands personnages religieux, il a contribué au rapprochementde la France <strong>et</strong> du Maroc <strong>et</strong> facilité la politique de son pays.

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