ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

BIBLIOGRAPHIE 219On notera enfin, dans la préface de M. Henri Carbou, p. II, en haut,que le dialecte zenaga, berbère, n'est plus parlé en Mauritanie que parquelqueE f~milles de certaines tribus. Là aus~i, l'arabe dialectal a dORechassé le berbère ; or, on sait que les défaites berbèr.es devant l'arabesont irrémédiables. Cette modification importante de la carte linguistiqued'une région de contact arabo-berbère mériterait une étude qui, à plusd'un point de vue, serait particulièrement instructive.* **Louis BRUNOT.Gabriel ESQUER. - Histoire de l'Algérie, 1 vol. in-16 de 126 pp. Collection« Que sais-je? », Paris, Presses universitairesde France, 1950.C'est simplement l'histoire de l'Algérie française depuis 1830 qu'étudiel'auteur,' en cinq chapitres consacrés à l'expédition d'Alger, puis à l'Algériesous la Monarchie de Juillet, sous la Ile République et le SecondEmpire, sous, la IIIe République jusqu'en 1940, enfin de 1940 à 1950.M. G. E. fait ainsi revivre toute l'œuvre française en Algérie depuiscent vingt ans. L'heureuse campagne dé Bourmont est résumée en quatrepages. L'occupation restreinte et la colonisation libre (1830-1840), puisla conquête totale de 1841 à 1847 font l'objet de développements plusimportants, que complètent de justes considérations sur le gouvernementdes Arabes et la colonisation dirigée. Après avoir brièvement indiquél'œuvre de la Ile République et celle de Napoléon III, l'aut~ur s'étenddavantage sur l'évolution du pays et la politique suivie par la métropolede 1870 à 1950. Il rappelle l'histoire de la Commune d'Alger, de l'insurrectionkabyle, de la conquête du Sahara et traite ensuite des institutions,de l'équipement et de la politique' indigène. Enfin, le dernier chapitrede l'ouvrage évoque, d'une part, le comportement des habitants aprèsl'armistice de 1940 et le débarquement américain de '942 e4 d'autrepart, les tendances de la politique française et l'activité des divers partismusulmans nés depuis 1943.Ce n'était pas œuvre facile que de condenser un tel sujet en quelque, cent vingt pages. M. G. E. y a parfaitement réussi; il Y était d'ailleurspréparé par ses travaux antérieurs, presque tous consacrés à l'Algérie etdont on connaît l'importance et la valeur~ Dans l'Histoire de l'Algérieqll'il publie aujourd'hui, le récit objectif des faits n'exclut pas de pertinentesappréciations personnelles; un style clair et vivant contribue enoutre à rendre des plus attrayantes la lecture de ce petit volume.Jacques CAILLÉ.