Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

94 LA PREMIÈRE CARRIÈRE DE SÉNÈQI E
Sénèque la société de ces provinciaux, gens rudes,
bornés, descendant pour La plupart des vétérans de
Maiius el de Sylla, tout entiers à leurs intérêts de
propriétaires ruraux et de citoyens de petite ville?
Force allait être à t'exile de se contenter de Lui-même.
tl pourrait voirde temps en temps quelque magistrat
de passage, quelque fonctionnaire en mission qui,
lui faisant respirer un instant L'air du Forum et du
Palatin, raviverait ses regrets. Hors die Là, quelques
proscrits comme lui '. peut être quelques touristes,
originauxen que te de solitude ou d'imprévu \ C'était
tout. Durant les sept années que Sénèque vécut en
Corse, il faut se le représenter comme relégué hors
du monde, comme vraiment et absolument seul. Il
eut des livres . qu'il emporta ou litvenir. un person-
nel d'esclaves probablement restreint. Aucun parent,
aucun ami'* ne raccompagna. La vie d'exil était si
misérable que les femmes même les plus dévouées
y suivaient rarement leursmaris. Elles restaient pour
veiller aux intérêts du proscrit, pour élever ses enfants
et pour être en posture d'intercéder pour lui. Celle
de Sénèque ne lit pas autrement. Quant à sa mère
-
' IdUelv
- aèque, Ad Polyb., Mil. 3.
ci. Ad Helv., VI. i-:.
I. -
.
i II esl au moins très douteux que Csesonius Maximus l'ail suivi,
comme certains l'ont cru d'après Martial, Epigr., VII, il: cf. Teuflel,
Geschichte der rômischen Literatur, '>" éd. ,§287, a I
, el toul à lait
invraisemblable qu'il ail passé auprès de lui les sept années de son
exil. Quand Martial dit a Ovidius : d Tu as été pour Maximus ce
qUe Maximus avail été pour Sénèque, ail faut entendre simplement:
l'ami le plus sûr el le plus dévoué cf. Epigr., VII. !.. : caro proxi-
Sénèque
:m ii, .mi prior si'ivno). Je croirais plutôt que les lettres l
,i Maximus auxquelles Martial fait allusion {Epigr., VII. 1>,. el qui
formaient une abondante correspondance, avaient été en partie, sinon
toutes, écrites de < loi
ci Ad Helv .
XVIII,
G : mlui
de orbitate mea querar. — Ce pas-