Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

LA C0NJ1 RATION DE l'ISON 439
Novius Priscus fut exilé pour avoir été son ami;
Caesonius Maximus, qui lui était resté fidèle entre
tous, se vit interdire, sans procès, le séjour de l'Italie 1
Sa famille fut décimée : Lucain fut parmi les pre-
mières victimes 2
;
Gallion, terrifié par le sort de son
frère, demanda grâce en plein Sénat, et, comme un
de ses ennemis personnels, un certain Salienus
Clemens, se déchaînait en invectives furieuses, il
fallut que l'assemblée entière intervînt pour lui
imposer silence 3 . Mêla, père de Lucain, périt l'année
suivante, condamné sur de faux témoignages 1
,
Gallion fut exterminé dans la suite 3
En Sénèque, Tigellinus et Néron n'avaient pas
seulement atteint l'homme, mais la doctrine qu'il
incarnait. Le stoïcisme, mis au ban de l'opinion, fut
àprement persécuté. Sa politique et sa morale, dès
longtemps réputées subversives, furent traitées
comme des fléaux publics, dangereux à la sûreté de
l'État. Le gouvernement ne chassa pas en masse les
philosophes, comme devait le faire bientôt un des-
pote plus sottement tracassier; mais il sévit à toute
occasion contre les individus. Le philosophe Muso-
nius Rufus, qui fut relégué dans l'île de Gyare,
n'était coupable que de donner à la jeunesse un
enseignement trop libéral 6 . D'autres, plus réputés
ou plus haïs, furent mis à mort. Enfin, pour combler
la mesure et assouvir le plus fort de sa rage, Néron
1
Tacite, Ann., XV, 71.
- Tacite, Ann., XV, 70; Vita Lucani (Suétone, éd. Roth, p. 299).
3 Tacite, Ann., XV, 73.
' Tacite, Ann., XVI, 17.
5 Dion, LXII, 2b.
6 Tacite, Ann., XV, 71. Cf. Philostrate, 'AttoXX., IV, 36.
.
.
et