Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

LA RETRAITE DE SÉRÈQl E
au salut de la république. Le Sénat accepta l'euphémisme,
ordonna des [trières dans les temples.
exclut de son sein, par un décret en bonne forme, les
deux victimes de la jalousie du tyran et de la faus-
seté du favori.
De son côté. Poppée poursuivait ses desseins.
Chaque pas de Néron dans le crime la rapprochait
du t iùne. Elle avait vu avec joie cette série d'événe-
ments sanglants. 11 lui sembla que son amant pouvait
entin tout oser, et que le moment était venu pour
elle de compléter sa victoire. Pour perdre plus sûrement
Octavie 1
, elle organisa, de concert avec Tigel-
linus, un abominable complot : la chaste et douce
impératrice fut. contre toute vraisemblance, accusée
d'aimer un esclave. .Mais se- servantes, mises à la
torture, proclamèrent avec tant d'énergie la vertu de
leur maîtresse qu'il fallut renoncer à cette ruse
ignoble. Néron se borna alors à répudier sa femme. 11
allègue sa stérilité, lâchasse; il épouse Poppée triom-
phante. Puis Octavie, sous bonne garde, est reléguée
en Campanie. Cependant l'engourdissement public
n'en était pas encore au point qu'une si barbare ini-
quité passât sans soulever d'émotion. Le Sénat conti-
nuait à donner l'exemple d'une sage complaisance,
mais dans le peuple des grondement- s'élevaient, et
Néron s'en troubla d'abord. Si sûr qu'il fût de l'obéis-
sance et de la discipline des troupes, il oe se souciait
pas d'avoir à réprimer une émeute; toute conscience,
quoi qu'en pense Tarit.-, n'étail pas non plus abolie
en lui. et la crainte des dieux l'arrêtait peut-être autant
\ usienrs fois projeté
- pouvoir y parvenir.
' Ann., XIV. 60. Je lis : hauil