Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

LES FINANCES 263
par le passé, la forme d'un sénatus-consulte '. Mais
ce n'était plus guère que par formalité que le prince
consultait l'assemblée. Les préfets de Yœrarium
étaient les représentants officiels non du Sénat, mais
du prince, et ne devaient sans doute décomptes qu'à
celui-ci. Ce qui est sûr, c'est que l'empereur disposa
dorénavant de Vserarium aussi entièrement que de
son fiscus, et l'on put dire plus justement que jamais
que l'Etat n'avait qu'un trésor unique distribué entre
plusieurs caisses \
En dépit de ses tendances libérales, Sénèque con-
tribua doue, en matière de tinances, à atténuer
l'exercice des droits du Sénat. Pourquoi? Parce qu'il
est évidemment impossible de faire de bonnes
linances si la direction n'est pas une ; parce que,
quel que soit le régime d'un pays, l'intérêt général
exige que la comptabilité de l'Etat soit centralisée ;
parce qu'il est anormal et dangereux d'avoir deux
budgets à équilibrer côte à côte ; parce qu'en réalité
jamais, depuis la création du principat, les deux
budgets n'avaient pu se passer l'un de l'autre. Pour
mieux dire, la caisse sénatoriale, presque vide au
début de l'Empire, n'aurait pu se sufiire à ellemême
si elle n'avait reçu du prince de très impor-
tants secours. Auguste y avait versé en quatre fois
cent cinquante millions de sesterces
;
;
Néron
en 56, lui fit de même présent de quarante millions
de sesterces, « pour assurer, dit Tacite, le crédit de
'Voir Mommsen et Marquardt, Manuel, t. VII, p. 307; Humbert,
Essais sur les finances et la comptabilité publique chez le-i Romains,
t. I, p. 205. Cf. Dion, LXXI, 33.
5 Dion, LUI, 16. 2i : ci. Tacite, Ami., VI, 2.
3 Monument d'Ancyre, III. 17: Dion, LUI, ; 2 Eckhel, I. VI, p. 10:>.
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