Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

430 LA RETRAITE DE SKNKOl I.
accommodant ; d'autres lui pardonnaient ses fai-
blesses en faveur des obligations qu'ils lui avaient ;
quelques-uns étaient moins attachés à l'homme qu'à
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la cause qu'il personnifiait .
Pison accepta le rôle qu'on voulait lui faire jouer,
mais ne déploya aucune activité. Il se bornait à ne
pas désavouer ses amis et à suivre de l'œil leurs
intrigues. Le parti eut en lui un chef complaisant et
timide, peut-être même un peu sceptique ; il n'eut
pas de véritable tête : les haruspices avaient bien vu.
Il y avait parmi les principaux meneurs deux ou trois
brouillons qui s'agitaient beaucoup. C'était le séna-
teur Scajvinus, qui revendiquait l'honneur du premier
coup : il destinait à cet usage certain poignard
consacré qu'il portait ostensiblement en tous lieux 2
C'était surtout le tribun Subrius, espèce d'éncrgumène
qui, à plusieurs reprises, avait failli immoler
le tyran sans demander aide à personne ; mais la
peur des représailles avait arrêté sa main 8 . Aucun
de ces hommes n'avait l'autorité nécessaire pour
commander l'armée des conjurés. Le jour où Ton
eut obtenu l'adhésion de Fa'nius Rufus, on put croire
que le mouvement serait dirigé et activé. Rufus était
préfet du prétoire; la dignité de sa vie lui valait l'es-
time de tous ;
on savait que Tigellinus le persécutait
sans répit et l'avait plus d'une fois mis en péril.
Mais il manquait de hardiesse, et les gages qu'il
donnait à la conjuration n'empêchaient pas qu'il
n'eût, au fond, une vive peur de se compromettre.
' Tel
le tribun Subrius, un des conjurés de la première heure
(Taille Ann., XV. 05).
* Tacite, Ann., W. :>:;.
1 Ibid., 50.
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