Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

:;*) LA PREMIÈRE CARRIÈRE DE SÉNÈQ1 I.
chaient pas qu'il n'eût raison. Son père aurait fait
de lui un Romain des temps passés: lui, d'instinct,
en suivant ses goûts et ceux de ses compagnons d'âge,
s'armait pour les luttes du lendemain. Sous le régime
d'arbitraire et de violence que Tibère inaugure,
la philosophie fournira, plus que jamais, la seule
nourriture substantielle de lame. Elle sera le seul
talisman dans le danger et la souffrance; elle ne
garantira pas contre les coups de la tyrannie, mais
elle seule donnera cette vigueur, cette confiance en
soi, cette intrépide assurance que le vieux Sénèque
lui-même souhaitait tant à ses enfants.
Elle seule, enfin, préparc à la vie politique. On
aura toujours à parler, ne i'ùt-ce que dans les séances
du Sénat: mais l'ère des grands discours délibératifs
est bien close, et le champ restreint des discussions
n'exige plus des orateurs une éducation spéciale
approfondie. Les procédés appris à l'école de décla-
mation ne nuisent pas, pourtant ils sont de moins
en moins nécessaires. Quelle éloquence ne serait
belle et forte, soutenue par l'âme droite et fière d'un
disciple des Stoïciens? Ne saura-t-on pas toujours
parler comme il convient et aussi se taire à propos,
agir avec vertu, s'ahslenir avec honneur, lorsqu'on
aura, toute sa jeunesse, médité les principes de la
plus haute morale? Si, pour le vieux Sénèque, l'ac-
tivité politique es! le but de la vie humaine, c'est
à la condition qu'au sein même des périls on
demeure toujours sans reproche : il le dit expressément
'. Mais la conséquence n'est-elle pas qu'il faut,
précisément par celte constante possession de soi.
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Ego... bortalor laudatorque vel periculosœ, duno honestii
industrire. Conlrov., 1
1
. prœf., i.