Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

4 INTRODI CTION
sur lui-même pour se hausser à ce niveau. Sans être
purement contemplative, sa nature semblait le des-
tiner aux travaux de la pensée et à la méditation
morale ; ses contemporains ne virent longtemps en lui
qu'une sorte de Socrate tardif, littérateur et mondain.
Le stoïcisme, dont il faisait profession et parade, prê-
chait la bienfaisance, le dévouement aux intérêts d'au-
trui.non la recherche des honneurs. Les événements
au milieu desquels il atteignit l'âge mûr montraient
trop la vanité des risques de la vie publique pour
l'encourager à l'action. La gloire d'être le plus grand
philosophe et le plus grand prosateur de son temps
suffisait à son amour-propre. Mais, poussé, sans qu'il
pût s'en défendre, sur la voie périlleuse du pouvoir,
il ne cessa de s'y élever que lorsqu'il eut tout au-
dessous de lui. Il finit par être à la fois, exemple sans
doule unique, le personnage le plus puissant et le
plu- instruit de son siècle :
princeps
tum cruditionis
acpotentiœ, dit Pline l'Ancien 1 . C'était presque l'idéal
de Platon :
le philosophe gouvernant la cité.
La partie principale et. pour ainsi dire, le point
culminant de cet ouvra-.' est précisément le récit de
ce qu'on pont appeler le ministère ou le gouverne-
ment de Sénèque 54-62 après J.-C). il y a là un
chapitre plus vaste, moins épisodique qu'on ne le
croit d'ordinaire, de l'histoire du principal romain,
qu'il n'était peut-être pas inutile de récrire : le
caractère propre de ce moment de. I
' Nat.
Bist .
XI
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histoire
antique