Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

102 LA PREMIÈRE CARRIÈRE DE SÉNÈQUE
nés en même temps, à l'occasion des mêmes cir-
constances, sous l'empire de la même préoccupa-
tion. Il s'agit, pour Sénèque, de prouver
;i ses amis
et au public que le malheur n'a aucune prise sur lui,
que son procès, sa condamnation, sou exil, son! sans
réalité à ses veux, qu'il esl bien dans cel état d in-
différence philosophique <
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1
i - au milieu des jures
calamités, laisse le cœur entièrement ferme et l'es-
prit entièrement libre. Quelle marque plus éclatante
en donnerait-il que de continuer de Corse, au mépris
de la distance, les entretiens commencés à Home
et que de poursuivre, smis changer de ton, sans y
mêler de lamentations, ses enseignements familiers?
C'est ce qu'il l'ait dès son arrivée dans l'île au moyen
de ces deux traités, dont les sujets sont voisins. Le
Dr Cons/ontia Sapientis est la démonstration de celle
proposition : que le sage ne reçoit jamais ni outrage
ni otfense [nec injuriam nec contumeliam accipere
sapientem). Le De Providentia est la solution de ce
problème : d'où vient, étant donné qu'il y a une
Providence, qu'il arrive quelquefois malheur aux
hommes de bien [quare aligna incommoda bonis
viris accidant, cum Prooidentia sit ? Plus d'une idée,
plus d'un exemple, plus d'un argument se retrouvent
ici et là. non sous tonne identique, Sénèque ne se
répétant jamais textuellement, mais exprimés en
toutefois s'empêcher d'indiquer, par prélérition, but quels faits el
sur quels arguments il fonderai! sa démonstration de l'existence de
La Providence (I, 2: supervacuum esl in prresentia ostendere, etc.).
De tout cela il ne résulte nullement que Sénèque soil effectivement
M train de composer un traité c plel de la Providence, ni un ouvrage
où ce débat métaphysique aura sa place On trouvera ci
; les
principaux indices qui me font regarderie De Providen-
tiel comme contemporain du De Constanlia (cf p 103. n 1 ; 105, n. 1;
107, n .