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Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

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SÉNÈQUE ET AGRIPPINE 1»9<br />

Mais déjà <strong>de</strong>s paroles on était passé aux actes.<br />

Les promesses du discours du trône n'étaient pas<br />

<strong>de</strong>meurées vaines : <strong>de</strong> graves questions étaient sou-<br />

mises au libre examen du Sénat, qui renaissait à la<br />

vie. Aucune pression ne faussait ses votes. Il jouissait<br />

<strong>de</strong> son indépendance avec une telle sécurité, que l'es-<br />

pionnage même d'Agrippine ne parvenait pas à l'inti-<br />

mi<strong>de</strong>r. Mieux encore, il osait combattre ouvertement<br />

les volontés <strong>de</strong> l'impératrice 1<br />

.<br />

Un premier débat retentissant eut pour objet la<br />

répression <strong>de</strong> la vénalité <strong>de</strong>s avocats. Ils exerçaient<br />

<strong>de</strong>puis longtemps un véritable brigandage, développé<br />

par la délation. Auguste avait tenté vainement d'y<br />

mettre un terme. Il y avait eu contre eux sous<br />

Clau<strong>de</strong>, en 47, une levée <strong>de</strong> boucliers sans résultat :<br />

la majorité du Sénat voulait qu'on appliquât dans<br />

toute sa rigueur la vieille loi Gincia, qui interdisait<br />

<strong>de</strong> plai<strong>de</strong>r moyennant salaire, et réclamait l'assimila-<br />

tion <strong>de</strong>s avocats convaincus <strong>de</strong> gains illicites aux<br />

croire que <strong>Sénèque</strong> avait, en politique, l'esprit beaucoup plus étroit<br />

c'est celui où, par la bouche <strong>de</strong> Clotho s'adressant à<br />

que Clau<strong>de</strong> :<br />

Mercure , il le raille d'avoir si libéralement accor<strong>de</strong> à d'innombrables<br />

provinciaux; le titre <strong>de</strong> citoyen romain {Ludus, III). Mais il ne faut<br />

voir là, comme l'a fort bien montré Bail (loc. cit., p. 41), qu'une<br />

plaisanterie sans gran<strong>de</strong> portée. L'idée d'étendre le droit <strong>de</strong> cité à<br />

un nombre <strong>de</strong> plus en plus considérable <strong>de</strong> provinciaux était bonne<br />

et conforme à l'intérêt supérieur <strong>de</strong> l'Empire : mais les choses les<br />

meilleures peuvent avoir leur côté ridicule, que les satiriques s'empressent<br />

<strong>de</strong> saisir. Aux; Romains <strong>de</strong> son époque Clau<strong>de</strong> avait paru<br />

excessif en ceci comme en tout, et ce que <strong>Sénèque</strong>, poussant la<br />

peinture à la charge, blâme sous une forme piquante, ce n'est pas<br />

le principe, c'est l'excès. Aucun progrès ne <strong>de</strong>vait se faire dans<br />

l'opinion romaine à cet égard jusqu'au temps <strong>de</strong>s Antonins. —<br />

Opposer De Benef., VI. xix, 2, un passage où <strong>Sénèque</strong> montre qu'en<br />

réalité il prend très au sérieux et considère comme un bienfait<br />

public la concession du droit <strong>de</strong> cité, même en masse, aux habi-<br />

tants <strong>de</strong>s provinces.<br />

1<br />

Tacite, Ann.. XIII, 5.

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