Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

ibi LE MINISTÈRE DE BÉNÈQ1 K
consuls a la haute main sur L'Italie et les provinces
sénatoriales, le prince sur les provinces impériales;
à Home, tandis que le contrôle personnel du prince
s'exeive sur tous ses mandataires directs, le Sénat
a sous sa dépendance les magistrats élus par lui.
Enfin, en matière de finances, il existe un parallélisme
analogue : c'est le Sénat qui gère le trésor public
proprement dit ou aerarium Salami, et, même quand
l'initiative vient du prince, nulle dépense ne peut
être engagée sans L'approbation des Pères; mais le
prince dispose seul de son fiscus particulier, ainsi
que de Wi'fariam militaire.
Jamais ces principes, répétons-le, n'ont été formulés
par les Romains avec la netteté que nous y
introduisons. Mais Lis ëtaienl Implicitement conte-
nus dans l'institution même du principal et se tai-
saient jour à l'occasion'. Jamais non plus ils ne turent
appliqués avec une pleine rigueur: ils ne pouvaient
pas L'être, et Sénèque lui-même ne songeait pas à
en tenter l'expérience. C'est ainsi que L'autorité de
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Ceaerail commettre un singulier anachronisme, quoiqu'Aristote
eût déjà entrevu cette distinction (TloXrc., VI, si, K c[u.' de parler
ici de pouvoir législatif, de pouvoir .exécutif el de pouvoir judiciaire.
\ aucune époque de leur histoire, les Romains u'onl conformé tours
institutions poli iques à la doctrine, familière aus modernes, de la
séparation des trois pouvoirs; ils n'ont surtout jamais, même en
pensée, séparé des deux autres le pouvoir judiciaire. Sous ses
réserves, on pourrait dire que leprincipat, envisagé sous celle forma
abstraite el i léale qui seule te constituait ii l'état de régime ori.
ginal, intermédiaire enlre la république et La monarchie pure, ten-
dait à concentrer le pouvoir législatil entre les mains du Sénat, a
attribuerai] prince le pouvoir exécutif, a partager eni ne eus à parts
égales le pouvoir judiciaire. Mais, précisément pan,' que les Romains
n'avaient pas le sentiment de cette distinction essentielle, Hélait
absolument impossible qu'ils en vinssent à réaliser sur ces bases ce
qu'on pourrait appel r le principal parfait : il était au contraire
nécessaire peur ce motif el pour bien d'autres, que le prince
arrivât i>etii à petit à absorber en lui les trois pouvoirs.