Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

::06 LÉ MINISTÈRE DE SÉNÈQ1 E
zélés el plus dociles que clans les ordres privilégiés et,
pour beaucoup de besognes, lèsent malaisément rem-
placés. Sans doute Auguste, prévoyant le péril qu'il y
aurait à multiplier trop les affranchissements, s'était
appliqué à en restreindre le nombre à force d'obs-
tacles 1
; sans doute la faiblesse de Claude avait mis en
évidence le danger créé par L'afûuence des affranchis
dans la maison impériale ;
la classe des libertim n'en
était pas moins une pépinière précieuse de fonction-
naires, d'employés subalternes,, de miliciens, de
citoyens; et tel était l'appauvrissement de la popula-
tion libre que l'appoint fourni par les affranchis était
devenu nécessaire pour assurer le recrutement de
l'ordre équestre et de l'ordre sénatorial eux-mêmes 2
.
Néron se garda bien, tant qu'il lut dirigé parSénèque
ri Burrus, de verser dans les excès dont son prédé-
cesseur avait donné l'exemple 8 : on ne vit plus de lils
d'affranchis revêtus subitement du laticlave : ceux que
les princes précédents avaient introduits à la curie
furent systématiquement écartés des honneurs*. Mais
l'empereur ne manqua pas davantage au devoir de
protection qui incombait à L'Etat vis-à-vis des affran-
chis, et plus d'une fois il les défendit contre l'impa-
tiente jalousie du Sénat. Ainsi, Lorsque les sénateurs,
entraînés par une pente fatale, parlèrent d'envelopper
les affranchis de Pedanius Seoundus dans la même
poursuite que ses esclaves, Néron s'opposa formelle-
1
\ i : etc.
1
1
Cf. Suétone, .1».'/ .
Tacite, Arm . IV, .'7 : Mil. il :
Suétone, Claud , 24.
Suétone, Vero, 16.
10;
Dion, LVI, 33; Justinien, Instit., I. \
Dion,
LVI, T.