Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

ISi ACHEMINEMENT VERS LE POUVOIR
faire proclamer Néron. La moindre maladresse pou-
vait rire fatale. Dans la dernière séance du Sénat à
laquelle il avait assisté. Claude, exhortant vivement
ses fils à la concorde, les avait recommandés tous
deux sur le même pied à la bienveillante protection
de l'assemblée '. Mieux encore, pressentant, ce sem-
ble, sa fin prochaine, il venait de faire un testament,
revêtu du sceau de tous les magistrats, dont les dis-
positions consacraient ses récents scrupules et ses
tardives préoccupations d'équité. Nous sommes mal
renseignés sur le contenu de ce document. Un peut
tenir comme très probable qu'il ne lésait, à proprement
parler, ni Britannicus ni Néron. En pareil
cas, celui des héritiers qui figurait en première
ligne se trouvait, de ce fait, plus spécialement indi-
qué pour la succession au trône. Claude, par une
lâcheté suprême, n'avait pas, semble-t-il, institué
d'héritier principal : cohéritiers au même titre, comme
jadis les petits-fils de Tibère 2 , Britannicus et Néron
n'eurent, de par la volonté paternelle, aucune primauté
l'un sur l'autre relativement à l'Empire.
l'a ris égales dans la fortune du testateur, parts égales
dans la transmission du pouvoir : Claude s'épar-
gnait, ou croyait s'épargner, les responsabilités posthumes
8 . Mais il ouvrait la voie, tout en prônant la
les circonstances. < Suétone en fail la remarque expresse : Etveneno
quidei :cisum convenit; ubi autemel per quem dalo, discrepat. »—
s'il faul en croire certaines traditions, d'ailleurs suspectes, Vgrippine
ne flt, ici encore, que copier Livie : celle-ci aurait empoisonné
Auguste dans des circonstances de tous points semblables (Tacite,
Inn. I. 5; Dion, l.Vl. 30 .
' Suétone,
Claud. .
16.
Suétone, Tib., 76 : cf. Cai . I i
'Tacite, Ânn . £11,
Voir Mommsen et Marquardt, Manuel, t, V. p. lis. n. 4.
69; Suétone, Claud., il: Dion, LXI, I.