Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

L ANARCHIE GOUVERNEMENTALE SOLS CLAUDE 95
et à sa tanlc, il partit sans les avoir revues 1
. Il lais-
sait avec elles son lilsMarcus encore en bas âge 2
.
Cette côte orientale de la Corse était loin d'être
dans l'antiquité aussi malsaine qu'elle l'est devenue
depuis : la prospérité même d'Aleria et de Mariana
suffirait à attester que la mal'aria n'y exerçait pas
encore ses ravages 3 . Aujourd'hui, dès que l'été vient,
les rares habitants de cette région dépeuplée sont obli-
gés de gagner la montagne. Mais, si pareille nécessité
n'existait pas du temps de Sénèque, du moins devait-
il être utile d'émigrer pendant la saison chaude vers
des lieux plus frais et mieux exposés \ On a cru ren-
contrer des traces de la présence de Sénèque dans la
presqu'île du Cap Corse. Entre les villages de Pino
et de Luri se dresse, à 410 mètres environ au-dessus
delà mer, non loin du col de Sainte-Lucie, une vieille
tour en ruines appelée tour de Sénèque. Une tradition
populaire veut que le philosophe ait habité là. Il est
certain que celte tour ne remonte pas à l'époque romaine
: c'est le donjon d'un très ancien château du
sage est le seul, dans les œuvres de Sénèque postérieures au De lia.
où il soit queslion de sa première femme (quidquid matri dolendum
fuit in me Lransierit) comme d'une personne encore vivante.
1 Ad Helv., XV, 3.
2
ld., XVIII, 4-6. Cf. Epigr., VIII.
3 L"abbé Letteron a établi que la mal'aria ne désolait pas cette
région avant la seconde moitié du xv° siècle [Bulletin de la Société
des sciences historiques et naturelles de la Corse, IV e année, p. 393-
394). — Sur la formation récente des marais qui bordent le rivage,
voir E. Reclus, Nouvelle Géographie universelle, t. III, p. 634-63'i . Cf.
prince Roland Bonaparte, Une Excursion en Corse, p. 13.
4 Cf. Sénèque, Epigr., I :
Corsica terrinilis, cum primum incanduit testas;
Saevior, ostendit cum férus ora canis.
— Ad Helv., VI, 5 : quid ad cadi naturam intemperantius ? — VII.
S : cœli gravitas. — Sur les inconvénients de la côte orientale pendant
l'été, voir E. Reclus, ouvr. cité, p. 63^.