Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

ÉTAT DE ROME EN l.'.W 49 133
las. Cet affranchi était pur ses fonctions L'un des
arbitres de l'Empire. ïl s'était poussé dans les
bonnes grâces du maître presque aussi avant que
Narcisse, et Claude, en faisant de lui l'intendant de
ses finances (jprocurator a rationibus) avait mis le gou-
vernement même à sa discrétion l
. Mais
ce plat et fat
parvenu '\ qui en imposait par sa morgue et par ses
colossales richesses 3
, était loin d'avoir le génie d'un
Narcisse. Ses capacités se bornaient à la science de la
rapine et à un certain savoir-faire de faux grand sei-
gneur millionnaire. Il avait beau traîner après lui
une armée de clients et d'amis et ne donner d'ordre
à ses esclaves que par écrit : aussi
lâche'* que glo-
rieux, cet homme d'importance était un piètre per-
sonnage. Sa bonne étoile l'avait élevé fort au-dessus
de ses mérites. Agrippine, qui n'était point sotte, ne
se fit sans doute pas d'illusions sur l'envergure d'un
pareil défenseur; mais elle exploita son crédit. Elle
se donna à lui pour rendre leur alliance plus étroite 5
:
elle ne put lui donner ni le courage ni les talents
qu'il n'avait pas.
(Juant à Callistus, malgré sa haute situation de
secrétaire des requêtes, sa prudence naturelle Je por-
tait à s'effacer. Il avait soutenu Lollia Paulina contre
Agrippine ; mais c'était un de ces courtisans subtils
qui, se défiant de la fortune, ne s'avancent jamais
"• Sur
Velut arbitrium regni agebat. 'rutile, Ami., XIII, 14.
srs débuts, voirJosèphe, looo. Ap-/., XVIII, vi, 6. Cf. Pline,
Nat. tlist., XXXV. 18 (58).
1
Tacite, Ann., XII, 51); XIII, 14: 2:; : XIV.
05; Dion, LXIIJ4: Suc-
tone, Claud., 28; Pline l'Ancien, N. H., XXXIII, 10 (47); Pline le
Jeune, Epi.st., VII. 29; VIII, ti. Cf. JuvénaJ, Sat., I, 109.
' Tacite,
Ann., XI, 29.
- Tacite, Ami.. XII. 23; 6:> : XIV, 2; Dion, LXI, .'i.