Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

264 LE MINISTÈRE DE SÉNÈQUE
l'Etal »'. Accueillies avec reconnaissance, ces libéra-
lités avaient pour résultat de justifier l'ingérence
de l'empereur dans l'administration de Yœrarium.
Inversement, les fonds de Yœrarium vinrent plus
d'une fois grossir les ressources personnelles du
prince et préserver le fiscus de déficits trop criants.
Dion dit expressément que ces avances réciproques
devinrent si fréquentes qu'on ne saurait les consi-
dérer ni comme des dons ni comme des prêts, et que
l'historien perdrait son temps à en tenir registre 2 .
Le principe de l'établissement d'un budget officiel
avait été posé nettement pour la première fois par
Auguste. La règle préconisée était de n'établir d'impôts
qu'à proportion des besoins de l'État et do
dépenses prévues : l'impôt était regardé comme une
sorte «l'expédient nécessaire, dont aucun gouvernement
n'est en situation de se priver, parce que l'Etat
ne peut vivre de ses revenus comme un simple par-
ticulier, mais dont la justice et l'économie veulent
qu'on use aussi modérément que.possible
:
. Sénèque
n'avait aucune raison de s'écarter de cette manière
de voir.
\u\ charges régulières de l'Etat, le gouvernement
de Sénèque n'en ajouta qu'une, médiocrement oné-
reuse. Jusqu'alors les plaideurs devaient acquitter, à
titre de frais île justice, une taxe dite taxe des bancs
pro subsellis); désormais le Trésor procura le> bancs
gratuitement k
. Quant
aux dépenses extraordinaires,
' A*! retinendam populi (idem. Ami.. XIII, 31.
'Dion, LUI, 22. CI Eusèbe, Chron. canon , II, p 137 (éd. Schœne)
;
Neroni m expensas centics cenlena millia decreto senatus anima subministrantur;
Orose, Uist adv. Pag., VII. vu, 8; Tacite, Ann., VI, 2.
Dion, LU, 28-29. Cf. LVI, :;. Tacite. A„n.. I. Il : MU. 50.
• Suétone,
Sero, 17
: