Vie de Sénèque - College of Stoic Philosophers

282 LE MINISTÈRE DE SÉNÈQl K
urgente que jamais. Sous les empereurs précédents,
la fantaisie et le désordre avaient tout envahi peu à
peu ;
Claude avait particulièrement contribué à décon-
sidérer la justice. On avait vu le prince évoquer
devant lui toutes les affaires, prononcer selon son
bon plaisir ou celui de ses favoris. Plus d'une lois
ses sentences avaient été cassées derrière lui. Encou-
ragés par le pouvoir, les délateurs exerçaient sur les
tribunaux une action que rien ne balançait : il>
étaient les maîtres de toute existence, les dispensateurs
en titre de la vengeance et du châtiment. Du
liant en bas de l'échelle sociale on pâlissait de cet
étal de choses. Tout le monde avait soif d'équité.
l'oint d'exception ici concernant le citoyen romain :
comme un autre, il avait des droit- à faire valoir,
des intérêts cl une vie à défendre. Ajoutons que dans
le système romain, la justice mal distincte de l'ad-
ministration générale, embrassait pour ainsi dire
tons les rapports de l'individu et de l'Etat.
De là l'extrême diligence que mit le gouvernement
de Sénèque à assurer le bon fonctionnement des tri-
bunaux, le souci qu'il eut de rendre ou de maintenir
aux institutions judiciaire- un caractère manifeste-
ment libéral et «le ne pas monarchiser la justice,
comme il monarchisait les finances. Son plan se
résume en un mot : faire revivre le règne des lois'.
(le ijiii veut dire : laisser chaque rouage de la ma-
1
Cf. Tacite, Ami., Mil. i : i eniiu .se negotioruiu omnium judi-
Ibre, etc. . Sénèque, Ludus, i : legura silenUa rumpel : — De
(Iriu . I. i. i : I ,i II' | H.i i u legibuS, qil.LS i\ >ilu aC tnirlui, in lurnn
revocavi, ralionem redditurus sim — ; Ibid., 8 : jus supra omneni
injuriam positum observatur oculis : Calpuroius, Egl., I. 69 el
ii i v . j.iin
nir adumbrati faciem mercatus honoris, etc.; - H>i