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eference to a general breakdown of the society » (Doug<strong>la</strong>s, 1970 : xix). Ainsi, l’approche<br />

structuro-fonctionnaliste des années 50 et 60 aboutit à des conclusions qui en partie seront<br />

reprises – à partir de <strong>la</strong> fin des années 80 – par les tenants du courant modernité et sorcellerie<br />

(Moore et Sanders, 2001 : 9-10).<br />

Il y a, bien sûr, des différences importantes entre les études de l’École de Manchester<br />

et les recherches plus récentes sur <strong>la</strong> croyance à <strong>la</strong> sorcellerie : pour les comprendre il est<br />

nécessaire de se référer à <strong>la</strong> distinction, introduite par Marc Augé, entre le « soupçonné-type »<br />

de sorcellerie et l’« accusé-type » : « …le portrait du soupçonné-type contraste singulièrement<br />

avec celui de l’accusé-type. Le soupçonné-type est riche, il a de l’influence, du prestige ; il est<br />

« ancien », au moins socialement : il a des dépendants, une famille nombreuse. Mais l’accusé-<br />

type ne possède fréquemment que l’un des traits de ce modèle : <strong>la</strong> vieillesse. Les déviants, les<br />

aigris, les vieil<strong>la</strong>rds abandonnés sont souvent accusés » (1975 :105).<br />

Il convient de rappeler avant tout le contexte théorique dans lequel Augé a proposé<br />

cette distinction.<br />

XVIII. Sorcellerie et pouvoir : des soupçons « verticaux »<br />

Lorsque, à <strong>la</strong> moitié des années 70, Augé insiste sur <strong>la</strong> distinction entre les soupçons et<br />

les accusations de sorcellerie, il p<strong>la</strong>ide contre le paradigme qui avait dominé les travaux de<br />

l’École de Manchester. Selon Augé, l’« hyperfonctionnalisme » aborde <strong>la</strong> croyance à <strong>la</strong><br />

sorcellerie exclusivement comme pratique sociale – c’est-à-dire comme une pratique qui<br />

repose entièrement sur <strong>la</strong> structure sociale, qu’elle « dynamiserait » en favorisant fissions et<br />

scissions : ainsi, le phénomène est réduit à ses conséquences et il est défini à partir de certains<br />

de ses effets (1975 : 92). Un tel point de vue n’est pas complètement erroné, mais il est<br />

forcement partiel : <strong>la</strong> dynamique propre à <strong>la</strong> structure sociale serait symbolisée par <strong>la</strong><br />

succession des accusations de sorcellerie, aboutissant à « un finalisme candide : tout est pour<br />

le mieux dans le meilleur des mondes, puisque les accusations de sorcellerie rendent possibles<br />

des événements nécessaires (segmentation de lignages, création de vil<strong>la</strong>ges) dont personne<br />

n’oserait dans des circonstances normales prendre <strong>la</strong> responsabilité » (ibid.). En revanche,<br />

selon Augé, il faut considérer « les conditions de possibilité ou d’efficacité de l’accusation »<br />

(ibid. : 98) – un aspect qu’il reconnaît être présent dans les études de Mary Doug<strong>la</strong>s – ainsi<br />

que les dispositifs de contrôle de l’accusation, c’est-à-dire <strong>la</strong> présence de barrières sociales<br />

infranchissables à l’accusation (mais non pas forcement au soupçon), et de figures habilitées à<br />

porter sur les cas de sorcellerie – <strong>la</strong> considération de ce dernier aspect étant par contre absente<br />

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