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transforment, voire déconstruisent l’État, on peut compter la ruse, la dérision politique, les rituels, les chansons est aussi la croyance à la sorcellerie (Geschiere, 1995 : 26). Lorsque Ginzburg prône l’écoute des voix des accusés – ce qu’il fait à travers l’analyse « ethnographique » des registres des procès – il adopte une position épistémologique qui n’est pas sans intérêt pour notre étude. L’écoute de ces « voix » n’exclut pas la considération de la fonction de cette croyance dans un contexte socio-culturel donné, ni de l’importance des liens sociaux qui s’écoulent entre les acteurs sociaux impliqués dans des affaires de sorcellerie. Pourtant, le fonctionnalisme, qui interprète la croyance comme le reflet de la structure sociale qu’elle contribue à renforcer, ne peut que reléguer en second plan le contenu imaginaire des discours sur la sorcellerie – et notamment lorsque ces derniers aboutissent à des soupçons « verticaux ». Quant à la « modernité de la sorcellerie », cette formule efficace résume une approche non moins problématique. En reprenant la critique d’Englund et Leach (2000), le « new holism of multiples modernities » risque de transformer la sorcellerie en un métadiscours sur la modernité, tandis que cette dernière devient, dans la meilleure des hypothèses, une matière bonne à penser. Autrement dit, ces auteurs proposent une réflexion sur les limites d’une approche qui appréhende la croyance à la sorcellerie en tant que « métadiscours », avec le risque de surinterprétation qui en découle. Les deux approches (fonctionnaliste et « moderne ») peuvent aboutir à un hiatus profond entre le contenu imaginaire des discours sur la sorcellerie que les chercheurs recueillent sur le terrain (ou dans les registres des tribunaux), et les significations – ou les fonctions – sociales qu’ils attribuent à cet imaginaire grouillant. On revient donc aux écrits de Ginzburg et au contenu de significations imaginaires qui s’exprime dans la croyance et les pratiques relatives à la sorcellerie. Inspirés par les observations de l’historien italien, nous allons « prendre au sérieux » les nombreuses images que nos interlocuteurs nous ont proposées – sur les sorciers et leurs activités « mystiques », mais aussi sur l’histoire banda et la trajectoire de dépossession qui aboutit à la lamentation sur l’insécurité actuelle. Dans ce dernier cas, en particulier, nous nous proposons de « décortiquer » les images courantes que les Banda évoquent lorsqu’ils décrivent la tradition/manderœ et le rôle des anciennes associations initiatiques. N’étant pas historiens, cependant, nous nous intéressons surtout à l’usage instrumental du passé dans le présent. Pour tout dire, dans les chapitres suivants, nous étudierons les détails des images mobilisées par nos interlocuteurs dans leur évocation du passé, et nous analyserons leur discours sur la sorcellerie, compris dans les choix lexicaux et dans le recours insisté aux stéréotypes et à d’autres figures rhétoriques. La dépossession – qui naît elle aussi d’un usage rhétorique et instrumental des récits sur le passé et sur l’insécurité des temps présents – nous apparaîtra progressivement comme une stratégie discursive 156 
sélective, construite autour d’un processus d’oubli ou de mystification de certains faits historiques 189 .                                                          189 Sur l’importance stratégique de l’oubli dans l’évocation du passé et dans la construction du présent, lire Herzfeld (2001 : 71), Remotti (1993 : 76-82). 157 
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Université Aix-Marseille I / Unive
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XIV. Situation économique et conte
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Larue en France 17 . Les documents
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3. L’aire dialectale banda, d’a
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Aujourd’hui, le souvenir de cette
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V. Rabah et al-Sanusi. « L’époq
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4. « Banda guettant le blanc pour
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la région de l’Ubangi à l’oue
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5. Baran-Bakie et une de ses femmes
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Si les documents sur l’implantati
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XI. André Gide, les danses banda
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« affamés, malades, […] tombaie
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En 1946, Boganda était effectiveme
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XIII. L’après Indépendance À l
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Sardan (1997 : 441) : en Centrafriq
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I. Prémisse CHAPITRE II La sorcell
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de sorcellerie. Auprès des prisonn
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III. L’imaginaire de la sorceller
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évidence, l’eyiewo jouait un rô
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la parole du haut d’une position
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avait observé sur le terrain étai
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administrateurs et les missionnaire
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des difficultés à contrôler un t
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155). D’après nos recherches, da
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apprêté dans la forêt. Ici, avec
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Le témoignage de M. Nguipouganza s
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Déjà dans les années 70, W. Egge
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26. Statuette conservée au Musée
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avec l’écorce de l’arbre dakpa
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sens que, à l’inverse du mani za
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CHAPITRE IV Du semalì à la sorcel
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de l’analyse - on attribue aux in
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vomissant, manière de créer ainsi
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IV. Le semalì : l’initiation de
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ont inspiré Louise Eredeyo dans l
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V. Discours rhétoriques et stéré
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Ngakola 381 . Nos interlocuteurs ex
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      30.   Costume de néo
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« Je ne faisais pas ça, j’étai
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affamé a échappé des mains des m
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Les initiés à Ngakola auraient pu
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« l’histoire », T. Giles-Vernic
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topos de l’imaginaire banda, ils
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31. Le Citoyen, 15 décembre 2009 2
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« premiers indigènes du pays parl
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l’attribution de qualités « mys
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Lorsque Dekoda se rend chez le clie
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physique - Dekoda a été torturé
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Dans le miroir cassé et déformant
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VIII. Le fétichisme de l’écritu
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de Lévi-Strauss dans la célèbre
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La procédure d’enquête ouverte
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zarguina étant toujours très éle
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manderœ banda qu’on pourrait «
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Le récit qui précède ressemble b
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transformer en chat, en hibou, elle
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CHAPITRE VI Guérison et lutte cont
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les nganga de la Ouaka tendent «
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37. Le nganga Rock au travail à Ba
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Le cas de Josiane a eu un large éc
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V. La maladie et la guérison de Jo
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Cependant, certains abbés auraient
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Un affrontement entre Josiane et se
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« dominants » et les « dominés
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débrousser un champ. En 2008, un v
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En reprenant un argument que le nga
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(Geschiere, 2006 : 106). Parmi les
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jeune fille avait alors vu Michel M
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un ayo/pharmakon, sa violence provo
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l’innovation (...) ainsi appréhe
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CHAPITRE VII La vie de Ngoutidé :
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41. La première allusion à la mis
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Les « fétiches que les gens cache
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interprétée comme le signe d’un
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Le conte « N’Goutédé, l’illu
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nom de Marguerite. Cette dernière,
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CHAPITRE VIII Le scandale de la con
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Nous savons que durant les trente a
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Bambari, au cours d’une « prése
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48. Village banda de la Ouaka juin
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DE BANVILLE, G. (1991) Bibliographi
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FERGUSON, J. G. (2008), « Global D
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HENRY, C. (1998), « Le discours de
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MARY, A. (1993), « Le travail symb
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PÉNEL, J.-D. (1997), « Boganda et
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TAUSSIG, M. (1984a), « Culture of
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