03.07.2013 Views

télécharger la thèse - fasopo

télécharger la thèse - fasopo

télécharger la thèse - fasopo

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

plus violente et <strong>la</strong> plus longue – a été réprimée dans le sang. À travers une médiation politique<br />

internationale, une force interafricaine d’interposition a été dép<strong>la</strong>cée à Bangui : des militaires<br />

tchadiens, entre autres, en faisaient partie. Avec l’appui de l’armée française et des militaires<br />

loyalistes, cette force d’interposition a rétabli « l’ordre » à Bangui, non sans se livrer à des<br />

violences sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> ville. Des quartiers entiers ont été bombardés à l’arme<br />

lourde. Le Général François Bozizé, l’actuel Président de Centrafrique, a eu un rôle de<br />

premier p<strong>la</strong>n dans <strong>la</strong> répression des mutineries de 1997.<br />

Le 28 mai 2001, un coup d’état manqué a essayé de renverser Patassé 70 . Les insurgés<br />

ont attaqué <strong>la</strong> résidence du Président, et ils ont déclenché des combats à Bangui et dans <strong>la</strong><br />

commune attenante de Bimbo. « Les loyalistes ont reçu rapidement l’appui des troupes<br />

libyennes et des rebelles du Front de libération du Congo de Jean Pierre Bemba, dont le fief<br />

se situe de l’autre côté de <strong>la</strong> frontière, dans <strong>la</strong> province de l’Equateur » (Leaba, 2001 : 164).<br />

Même si <strong>la</strong> figure de l’ancien Président A. Kolingba a été de nouveau évoquée, plusieurs<br />

personnalités et des intérêts divers s’éta<strong>la</strong>ient derrière cette nouvelle tentative de coup d’État.<br />

Cependant, à Bangui l’un des quartiers à composante Yakoma « a été livré aux troupes de J.-<br />

P. Bemba, (...) et a fait l’objet d’une politique de terreur : exécutions, viols, destructions<br />

d’habitations et pil<strong>la</strong>ges » (ibid. : 171). Le pouvoir a accusé Kolingba d’avoir orchestré <strong>la</strong><br />

tentative de coup d’État : des assassinats et des exécutions se sont produites contre des cadres<br />

civils et des hommes d’affaires Yakoma. Avec l’appui de l’armée de J.-P. Bemba et des<br />

troupes libyennes, A. F. Patassé a repris le contrôle de Bangui. La reprise en main de l’armée<br />

par le Président a abouti au limogeage du Chef d’État Majeur, le Général F. Bozizé, accusé lui<br />

aussi de préparer un coup d’État. La tentative d’arrestation de ce dernier, au mois de<br />

novembre 2001, « se soldera par un échec et le début de sa rébellion contre le régime de<br />

Patassé » (Téné-Koyzoa, 2007 : 256). Dans l’ensemble, le nombre des victimes de ce coup<br />

d’État manqué demeure inconnu, tandis que les violences et les exactions contre <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

ont provoqué l’exode de 80.000 personnes (Leaba, 2007 : 164).<br />

Le 25 octobre 2002, les troupes fidèles au Général Bozizé, installées à <strong>la</strong> frontière<br />

avec le Tchad, sont descendues jusqu’à Bangui. Elles se sont affrontées aux militaires libyens<br />

























































<br />

70 À propos du peu d’intérêt qui semble entourer <strong>la</strong> République centrafricaine – du point de vue journalistique<br />

mais aussi, souvent, bas le profil de <strong>la</strong> recherche scientifique – Oscar Leaba écrit : « La crise déclenchée le 28<br />

mai 2001 à Bangui n’a eu qu’une faible retentissement, y compris dans les milieux tournés vers l’Afrique (…)<br />

Sous d’autres cieux, on imagine qu’un tel drame, qui, de fait, implique fortement Paris, aurait fait <strong>la</strong> une des<br />

médias. On peut voir dans ce désintérêt une <strong>la</strong>ssitude vis-à-vis d’un pays qui a déjà été affecté par trois<br />

mutineries en 1996-1997, n’est connu du grand public qu’à travers les bouffonneries tragiques de Bokassa et a<br />

été choisi par les politologues pour illustrer les concepts de « néopatrimonialisme », d’autoritarisme arbitraire ou<br />

de « sultanisme », de « criminalisation de l’État » et d’« informalisation du politique » (2001 : 163). Le nom<br />

« Oscar Leaba » est le pseudonyme d'un observateur de <strong>la</strong> crise en RCA.<br />

72


Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!