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débrousser un champ. En 2008, un vieux Banda Broto a repris avec nous <strong>la</strong> discussion autour<br />

de cette Yasekuzu, en <strong>la</strong> définissant explicitement « une prophétesse ».<br />

X. L’eyiayo : amači, atromo, ngassoroma<br />

La figure évoquée par M. Frameau – une femme appelée Yasekuzu – et<br />

successivement définie comme « une prophétesse » demeure plutôt nébuleuse. Dans une page<br />

de Peuple d’autrui que nous avons déjà citée, Eggen revient sur le rôle des ayo dans<br />

l’organisation politique et le partage de l’autorité de l’ancienne société banda : « Sans être un<br />

membre mâle et adulte du c<strong>la</strong>n dominant, ni avoir le yēwò dans sa maison, on pouvait<br />

néanmoins exercer un certain pouvoir dans le vil<strong>la</strong>ge. Ceci était le cas de quelques femmes<br />

dites cheffesses » (1976 : 45/d) 566 . Ce n’est alors pas par hasard si cette figure a été citée par<br />

un Banda Broto (M. Frameau) et si le terme « prophétesse » a été utilisé par un deuxième<br />

Broto, lui aussi âgé. En effet, toujours dans les mêmes pages, Eggen ajoute que : « les Togbo-<br />

Broto 567 à Bambari et les Gbongo au sud de cette ville associent le culte de yēwò à une autre<br />

réalité religieuse (...) dont le rôle est directement lié à une intervention féminine. Chez les<br />

Broto il s’agit d’une pierre trouvée par une femme du c<strong>la</strong>n Kakale lors de sa pêche (...) son<br />

frère finit pour <strong>la</strong> prendre comme le yēwò principal des Broto commandant (sic !) tous les<br />

autres. Quant au culte (...) il se caractérise par le fait que c’est une femme esc<strong>la</strong>ve qui y règle<br />

les rites (...) Nos informations ne sont pas assez précises pour déterminer s’il s’agit dans ces<br />

cas d’une femme jouant le rôle de médium (...) ou plutôt, du résidu d’une ancienne tradition<br />

où les femmes étaient de véritables prêtresses » (ibid. : 46/g-h). Nous ne revenons pas ici sur<br />

les problèmes de <strong>la</strong> bibliographie sur les Banda – en nous limitant à adhérer aux réserves<br />

d’Eggen. Quant au deuxième témoin, lui aussi Broto, qui définit Yasekuzu comme une<br />

« prophétesse », il s’agit de <strong>la</strong> même personne qui nous a expliqué que les associations<br />

initiatiques banda échangeaient les ayo, parfois elles les achetaient et les vendaient, comme<br />

dans le cas de <strong>la</strong> statuette habillée d’ẽnge – qui au Musée Boganda à Bangui est<br />

génériquement décrite comme « Ngako<strong>la</strong> ».<br />

Parmi les Banda, une femme avec les caractéristiques de Yasekuzu (et de Nemambisu)<br />

est communément considérée un amači – ce qui fait d’elle (et, donc, indirectement de Josiane)<br />

une eyiayo, le « dignitaire d’une puissance extra-humaine ». Eggen c<strong>la</strong>sse les amači parmi les<br />

























































<br />

566 L’auteur spécifie que : « cette éventualité ne porte pas préjudice au premier principe de <strong>la</strong> responsabilité<br />

collective des àlàbá, car ce pouvoir d’ordre religieux ne pouvait se transmettre par héritage » (Eggen, 1976 :<br />

45/d).<br />

567 Wiel Eggen écrit « Br&to ».<br />

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