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télécharger la thèse - fasopo

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topos de l’imaginaire banda, ils appartiennent plutôt à <strong>la</strong> suspension provisoire des règles<br />

sociales propres aux initiations ganza, qui aboutissent au renforcement de <strong>la</strong> socialité.<br />

En revanche, <strong>la</strong> forêt s’éta<strong>la</strong>nt au delà de <strong>la</strong> brousse est le lieu par excellence de <strong>la</strong><br />

réversibilité des ayo et de <strong>la</strong> malveil<strong>la</strong>nce des sorciers : du côté de l’ordre social, on<br />

remarquera donc que toute rupture de cette réversibilité, et <strong>la</strong> « perversion » des ayo, ne peut<br />

qu’entraîner des conséquences destructives sur le kodoro, in primis « <strong>la</strong> délinquance ». La<br />

forêt est le lieu où les gbangaυa exécutaient leurs victimes, comme « des terroristes ». M.<br />

Frameau <strong>la</strong>issait entendre explicitement l’existence d’un lien « généalogique » entre<br />

gbangaυa et urukuzu. Pour Loth Kossiko, aujourd’hui les sorciers « c’est des éléments de<br />

Satan, ils font de n’importe quoi. Et les sorciers, ils voyagent, ils utilisent le ba<strong>la</strong>i comme un<br />

avion... parfois c’est des chats, parfois des rats... et ils ont leur base en dehors : 10 kms, 15<br />

kms dans <strong>la</strong> forêt, ils peuvent te tuer parce qu’au quartier là tu fais de l’agitation, tu fais du<br />

n’importe quoi ». Ici, on entre désormais dans l’imaginaire de <strong>la</strong> sorcellerie où il est de plus<br />

en plus difficile de distinguer entre les gbangaυa et les sorciers – ce qui amène Louise<br />

Eredeyo à définir les premiers comme des ayiondro.<br />

Giles-Vernick écrit : « Additionally, many people c<strong>la</strong>imed that elders in the past<br />

possessed powerful knowledge of sorcery, wich enabled them to fly, to transform themselves<br />

into animals, and to kill and consume other people. These powers helped to bolster seniors’<br />

c<strong>la</strong>ims to juniors material support. Indeed, given the senior’s powerful knowledge, it seems<br />

likely that even vague threats that disobedient juniors would find themselves bereft of kin<br />

networks or die terrible deaths would have coaxed juniors into submission » (ibid. : 251). Les<br />

informateurs de T. Giles-Vernick ne parlent pas de Ngako<strong>la</strong> et du semalì. Ceci marque une<br />

différence importante par rapport à notre terrain de recherche. Mais leurs discours nous<br />

rappellent ce qu’on dit dans <strong>la</strong> Ouaka à propos des gbangaυa, notamment lorsqu’ils évoquent<br />

l’éducation via l’intimidation (« [to] die terrible deaths »). On se rappellera des mots de Mme<br />

Louise Eredeyo : l’initié qui dévoi<strong>la</strong>it les secrets du bada – autrement dit celui qui vio<strong>la</strong>it<br />

l’ordre établi lors de l’initiation à Ngako<strong>la</strong> – était condamné à mort, bo tchu gae « tu es<br />

mort ». Comme nous l’avons fait pour les <strong>la</strong>psus de M. Frameau et pour les phrases ambiguës<br />

du Père Daigre, ici aussi nous prêtons une attention particulière aux choix lexicaux : to kill<br />

and to consume other people signifie, en Afrique centrale, recourir à <strong>la</strong> sorcellerie, ce qui<br />

justifie <strong>la</strong> définition des aïeux (the elders) donnée par Giles-Vernick : des personnes qui<br />

possédaient powerful knowledge of sorcery.<br />

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