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télécharger la thèse - fasopo

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du pays : <strong>la</strong> capitale centrafricaine comprenait, à elle seule, 622.000 habitants. Exception faite<br />

pour <strong>la</strong> commune de Bimbo, attenante à Bangui, <strong>la</strong> première ville « rurale » était Berberati,<br />

avec « seulement » 77.000 habitants. Bambari, avec ses quelque 41.300 habitants, était <strong>la</strong> 5 e<br />

ville centrafricaine. Essayons d’interpréter les chiffres qui précèdent : le Recensement<br />

Général fournit des chiffres précises exclusivement pour les villes qui comptent plus de<br />

20.000 habitants. Si l’on considère que dans <strong>la</strong> Préfecture de <strong>la</strong> Ouaka il y a au moins cinq<br />

centres que l’on pourrait qualifier d’« urbains » 62 – mais qui ne sont pas mentionnés dans le<br />

RGPH faute d’un nombre suffisant d’habitants – et si on attribue ab absurdo une popu<strong>la</strong>tion<br />

de 20.000 habitants à chacun des quatre centres hormis Bambari (<strong>la</strong> seule ville pour <strong>la</strong>quelle<br />

nous possédons le chiffre exact), on aurait une popu<strong>la</strong>tion urbaine dans <strong>la</strong> Préfecture de <strong>la</strong><br />

Ouaka estimée à quelque 121.300 habitants. Ce qui signifie que – sur une popu<strong>la</strong>tion totale de<br />

276.000 personnes – les restantes 154.700 vivent en dehors des principaux services octroyés<br />

dans les villes, et en tout cas déconnectées de <strong>la</strong> seule route carrossable qui traverse le centre-<br />

est de <strong>la</strong> RCA 63 . À titre d’exemple, en juillet 2005, le principal moyen pour atteindre Bambari<br />

en partant de Baka<strong>la</strong> était le vélo – les autres moyens de transports n’existant plus à Baka<strong>la</strong><br />

faute d’une liaison quelconque avec le réseau routier le long duquel passe le ravitaillement en<br />

essence. Les conditions du réseau routier et l’insécurité due à <strong>la</strong> présence des zarguina<br />

représentent les principaux obstacles au développement du commerce à l’intérieur du pays.<br />

Dans une telle situation, des réseaux économiques – et donc des configurations<br />

démographiques et socio-culturelles aussi – se créent de façon autonome par rapport à <strong>la</strong><br />

capitale Bangui (Magrin, Jamin, Faure et Duteurtre, 2003 : 477). En effet, dans <strong>la</strong> période<br />

1998-2003, l’exode urbain est devenu un phénomène d’importance primaire : dans <strong>la</strong> période<br />

considérée, deux fois et demie plus de personnes ont migré des villes vers les campagnes. En<br />

même temps, <strong>la</strong> majorité des travailleurs est définie par le RGPH « indépendante » : il s’agit<br />

de travailleurs qui exercent une activité pour leur propre compte et qui ne perçoivent pas de<br />

sa<strong>la</strong>ire fixe. En réalité, le problème est plus articulé : en milieu rural, environ 80% des<br />

travailleurs ne perçoit pas de sa<strong>la</strong>ire tandis que les sa<strong>la</strong>riés ne sont que 3% 64 . Cependant, <strong>la</strong><br />

variable qu’il faut prendre en considération est le phénomène des arriérés des sa<strong>la</strong>ires : ainsi,<br />

les sa<strong>la</strong>riés – qui en milieu urbain atteignent le pourcentage de 21% – doivent nécessairement<br />

























































<br />

62 Outre Bambari, il s’agit de Grimari, Ippy, Baka<strong>la</strong>, Kouango.<br />

63 C’est justement à Bambari que cette route se divise en deux : vers le sud, elle continue en direction de<br />

l’Oubangui, qui sépare <strong>la</strong> République centrafricaine et <strong>la</strong> République Démocratique du Congo. Vers le nord, elle<br />

continue en direction du Soudan.<br />

64 Le RGPH subdivise <strong>la</strong> totalité des travailleurs comme il suit : Sa<strong>la</strong>riés, Indépendants, Employeurs, Aide<br />

familial, Apprenti, Autres. « Le nombre de travailleurs sa<strong>la</strong>riés est passé de 50.000 environ (dont 5000<br />

fonctionnaires) en 1960 à quelque 80.000 personnes (dont 25000 fonctionnaires) en 1980, pour retomber à<br />

65.000 personnes en l’an 2000, pour une popu<strong>la</strong>tion active estimée à 1.300.000 personnes » (Téné-Koyzoa,<br />

2007 : 293).<br />

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