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Le cas de Josiane a eu un <strong>la</strong>rge écho dans <strong>la</strong> ville de Bambari, dès son début en 2005<br />

jusqu’à notre dernier séjour dans <strong>la</strong> région, en 2008. Les conséquences des accusations<br />

portées par <strong>la</strong> jeune fille contre de nombreuses personnes ont été dramatiques. L’étendue de<br />

ces accusations fut considérable – géographiquement, parce que <strong>la</strong> jeune fille se dép<strong>la</strong>çait<br />

dans toute <strong>la</strong> ville en « dénonçant » les sorciers qu’elle disait reconnaître –, et socialement,<br />

puisqu’elles touchèrent des personnalités qui refusèrent ces accusations en <strong>la</strong>issant émerger<br />

un substrat politique derrière les mots et les actions de Josiane.<br />

Comme dans le cas d’Aimé Christian Paramba, possédé par <strong>la</strong> sirène Simone, nous<br />

avons entendu parler une première fois de Josiane lors d’une discussion sur <strong>la</strong> nature du<br />

travail mené dans les années 60 par le prophète Ngoutidé. Dans ce genre de discours, nos<br />

interlocuteurs s’interrogent sur les « successeurs » qui pourraient reprendre le travail prophète<br />

banda disparu 527 . Ce travail consistait à « détecter » les sorciers et leurs fétiches, lutter contre<br />

les premiers, détruire les seconds. En 2006, lors de notre retour à Bambari, M. Gonemonzou –<br />

ancien maire de <strong>la</strong> ville – nous a parlé une première fois du cas de Josiane 528 . Dans son<br />

discours « les fétiches » et « les sorciers » se recoupent, de façon que :<br />

« Il y avait l’autre-là, Ngoutidé, qui faisait le tour des vil<strong>la</strong>ges, il détruisait tous les<br />

fétiches. Mais maintenant aussi il y a cette fillette, je ne <strong>la</strong> connais pas bien, mais elle<br />

avait essayé de détecter, de surprendre certains sorciers. Il y a des sorciers... et<br />

quelques-uns les reconnaissent »<br />

« Donc, vous me dites que Ngoutidé et Josiane ils ont lutté contre ces choses ? »<br />

« Ah, oui. Et ils ont réussi. Quand même, ils avaient obtenu des résultats »<br />

« Mais, maintenant il y a toujours beaucoup de sorciers »<br />

« Ah oui, oui. Mais le tribunal les poursuit, hein. La justice les poursuit. Ils sont<br />

condamnés, les sorciers, les métamorphoseurs, ils sont condamnés »<br />

M. Victor Madayeka est du même avis 529 , d’autant plus que – comme ce fut le cas<br />

pour le prophète banda au début des années 60 – Josiane aurait reçu le « don » 530 de détecter<br />

























































<br />

527<br />

La biographie de Ngoutidé est reconstruite dans le chapitre suivant. Rappelons ici que le prophète est mort à<br />

<strong>la</strong> moitié des années 90.<br />

528<br />

Bambari, le 5 mai 2006.<br />

529<br />

Bambari, le 19 mars 2006.<br />

530<br />

Chaque fois que nous utilisons le terme « don » nous faisons référence aux énoncés de nos interlocuteurs.<br />

331


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