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télécharger la thèse - fasopo

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pendant des mois, avec patience, jusqu’à peu de temps avant son décès, de sa jeunesse passée<br />

à côté de Barthélémy Boganda, des tournées que l’abbé organisait pour détruire les fétiches<br />

banda, de son enthousiasme d’enfant pour ces initiatives et, plus tard, pour le parcours<br />

politique entamé à côté du Président. La progression de nos enquêtes nous a révélé que les<br />

« coïncidences » entre les souvenirs de nos interlocuteurs étaient plus profondes de ce que<br />

nous avions imaginé dans un premier temps.<br />

Le 16 juin 1942, Boganda écrivait à Mgr Grandin que les chapelles s’élevaient<br />

« comme par enchantement » sur <strong>la</strong> route de Bambari à Alindao. Il demandait alors une aide :<br />

« pas d’images pour y mettre ; pas de croix, ni de médailles pour remp<strong>la</strong>cer les fétiches que<br />

j’enlève aux chrétiens ». Dès lors, le contentieux matériel qui soutient <strong>la</strong> logique de <strong>la</strong><br />

conversion était réitéré. Au fétichisme de Ngako<strong>la</strong> s’en substituait un autre, celui des<br />

médailles et des croix des abbés et des cultes catholiques.<br />

Cette lettre, dans <strong>la</strong>quelle Boganda explique qu’il est entrain d’enlever des « fétiches »<br />

aux Banda, est conservée aux Archives Spiritains à Chevilly-Larue, dans <strong>la</strong> chemise nº 30.18<br />

du Fond de Banville. Cette chemise contient de nombreux documents manuscrits et<br />

dactylographiés sur les « Communautés Chrétiennes » de l’axe Bambari-Alindao. L’auteur,<br />

un missionnaire qui demeure anonyme 685 , écrit : « En ce temps, l’Abbé Boganda logeait à<br />

Matchika dans <strong>la</strong> case de passage (...) Quand l’abbé voyageait avec <strong>la</strong> moto, les gens de<br />

Bambari portaient ses bagages à Lioua. Ceux de Lioua les amenaient à Matchika ». Nous<br />

pouvons nous imaginer cette « chaîne humaine » qui transportait les bagages de Boganda de<br />

Bambari à Lioua, et puis dans le vil<strong>la</strong>ge suivant, appelé Matchika – tandis que l’abbé, sur sa<br />

moto, sillonnait <strong>la</strong> même route en prêchant contre deux « monstruosités » : <strong>la</strong> polygamie et le<br />

fétichisme. Sur ces documents, nous lisons qu’après le départ de l’abbé Boganda, ce n’est<br />

qu’en 1950 que « le Père Henri van den Berg prit le relève (...) Il ne dormait pas à Matchika,<br />

il passait ». En passant, dans les années 50, aurait-il aperçu à Lioua un ma<strong>la</strong>de, immobilisé sur<br />

une chaise, comme « paralysé » ? Sans aucun doute il l’a connu douze ans plus tard, lorsqu’il<br />

a été appelé au chevet de Raymond mourant et qu’il lui a administré l’extrême onction. Une<br />

fois le sacrement reçu, le ma<strong>la</strong>de guérit « miraculeusement ». Nous sommes désormais à <strong>la</strong> fin<br />

1962 : Boganda était mort et le pays, qui venait d’accéder à l’Indépendance, vivait une<br />

période transitoire qui culmina avec le putsch de Bokassa. Dans <strong>la</strong> Ouaka, avec une rapidité<br />

























































<br />

685 L’auteur de ces documents est, très probablement, le Père Louis Sénéchal, qui officia vers <strong>la</strong> moitié des<br />

années 90 les funérailles de Ngoutidé. Dans l’une de ces pages dactylographiées, l’auteur se trompe et il utilise <strong>la</strong><br />

première personne singulière à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> première plurielle : il s’agit justement de l’un des passages où <strong>la</strong><br />

présence du « Père Sénéchal » sur le terrain est signalée.<br />

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