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fut de nouveau « paralysé » 648 . Pour <strong>la</strong> deuxième fois les médecins de Bambari essayèrent de<br />

le soigner, inutilement 649 . D’après les souvenirs du Père Sénéchal : « un soir où je lui rendais<br />

visite, il était assis sur une chaise. Lorsque tout le monde fut sorti, y compris sa petite fille<br />

Jeannette, il regarda autour de lui et il prononça c<strong>la</strong>irement ces mots : Je veux mon baptême ».<br />

Raymond demanda aussi un mariage chrétien avec sa dernière femme, Marguerite<br />

Ndoulonide.<br />

Le 25 février 1992 Raymond se leva une dernière fois. Il était comme fou de rage et il<br />

semait <strong>la</strong> panique au vil<strong>la</strong>ge. Il essaya de frapper sa femme avec une tablette. Il <strong>la</strong> menaça<br />

avec une <strong>la</strong>nce. Il al<strong>la</strong> vers <strong>la</strong> maison de son frère, Mathias, et il détruisit son poste radio et sa<br />

machine à coudre. Il marcha de long en <strong>la</strong>rge dans <strong>la</strong> cour de <strong>la</strong> maison. Les gens de Lioua<br />

ayant fait appel au Père Sénéchal, ce dernier essaya de convaincre Raymond à s’asseoir, mais<br />

il refusa. Lorsque sa femme réussit à le calmer, Raymond se <strong>la</strong>issa ramener à <strong>la</strong> maison. Il ne<br />

se leva plus, et il mourut peu de temps après.<br />

L’« Histoire » ne mentionne pas ces derniers évènements. D’ailleurs, ce document<br />

porte <strong>la</strong> date du 3 décembre 1990, antérieure à <strong>la</strong> dernière ma<strong>la</strong>die et <strong>la</strong> mort de Ngoutidé.<br />

Son frère Mathias nous a confirmé le récit du Père Sénéchal. D’après ce témoignage, les<br />

derniers mots du prophète, adressés à sa femme, furent : « Il y avait un enfant ici, où est-ce<br />

qu’il est ? ». Marguerite Ndoulonide ayant répondu que, dans <strong>la</strong> chambre, il n’y avait pas<br />

d’enfants, Raymond aurait dit encore : « Je pense que je suis à <strong>la</strong> fin de ma mission. Occupe-<br />

toi des enfants ».<br />

Selon Marguerite Ndoulonide, pendant cette dernière ma<strong>la</strong>die Raymond par<strong>la</strong>it de<br />

nouveau sa « <strong>la</strong>ngue mystique ». Il était effectivement immobilisé et il n’acceptait d’être <strong>la</strong>vé<br />

et soigné que par Marguerite. Lors de <strong>la</strong> dernière crise de « folie », Mathias étant entré dans <strong>la</strong><br />

maison de son frère, ce dernier se « réveil<strong>la</strong> » et pour des heures essaya de tuer son cadet. Il<br />

tenta de mettre le feu à <strong>la</strong> maison. Il marchait à demi nu dans le vil<strong>la</strong>ge 650 . Il prononça aussi le<br />

























































<br />

648 Selon le Père Sénéchal « il restait sur son lit pratiquement paralysé sans parler ». Selon Mathias, Raymond<br />

restait assis, sans bouger, les bras croisés ; ses femmes le quittèrent, seulement Marguerite Ndoulonidie resta à<br />

son côté.<br />

649 Nous avons contacté le docteur Fabrice Simon, à Marseille. À l’époque du décès de Ngoutidé le docteur<br />

Simon était de stance à Bambari et certains témoignages le citent comme le médecin consulté lors de <strong>la</strong> dernière<br />

ma<strong>la</strong>die du prophète (information confirmée par le Père Sénéchal). Le docteur Simon nous a dit que « le nom [de<br />

Ngoutidé] ne lui est pas inconnu », mais qu’il ne se rappelle rien à propos de ce patient en particulier<br />

(communication personnelle, 28 et 29 décembre 2008).<br />

650 Informations confirmées par des témoins de cette dernière crise, dont Ngereyo et Henri Kombo, à Lioua, le 4<br />

mai 2006.<br />

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