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télécharger la thèse - fasopo

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C’est donc de cette figure – et de l’« aura un peu mystique qui l’a entouré durant sa<br />

vie et après sa mort » (Pénel, 1995 : 7) – que les Centrafricains pleuraient <strong>la</strong> disparition peu<br />

de temps avant l’accès du pays à l’Indépendance. Trois ans plus tard, dans les lieux où<br />

autrefois Boganda avait prêché, Raymond Gonemba-Obal se réveil<strong>la</strong> de sa ma<strong>la</strong>die.<br />

V. Le décès de Marie Zona, le réveil de Raymond Gonemba-Obal<br />

Entre <strong>la</strong> mort de Boganda, l’accès du pays à l’Indépendance et le réveil de Raymond,<br />

un événement mineur se produisit dans <strong>la</strong> Ouaka : le décès de Marie Zona – une femme âgée<br />

qui, elle aussi, détruisait les « fétiches ». Ce personnage demeure obscur : d’après nos<br />

recherches, il semble que son action anti-fétichiste n’ait pas dépassé <strong>la</strong> ville de Bambari et,<br />

peut-être, les quartiers autour de <strong>la</strong> cathédrale St Joseph. Nous pouvons citer maintenant un<br />

passage de notre premier entretien à Bambari, avec M. Gonemonzou, en 2005 ; il s’agit de <strong>la</strong><br />

même occasion pendant <strong>la</strong>quelle nous avons entendu pour <strong>la</strong> première fois <strong>la</strong> description du<br />

semalì comme une « tricherie » orchestrée par de vieux affamés, « à <strong>la</strong> santé des naïfs qui s’y<br />

<strong>la</strong>issent prendre » – comme écrivit le Père Daigre:<br />

« [Les] semalì ce sont des gens initiés à Ngako<strong>la</strong>, oui ce sont des gens initiés pour<br />

Ngako<strong>la</strong> et alors, s’il y a un enfant désobéissant, il faut l’amener au Ngako<strong>la</strong>. Ngako<strong>la</strong><br />

va le redresser (...) et bon, on amène <strong>la</strong> personne là-bas [dans le bada], c’est avec les<br />

griffes (...) qu’on gratte le dos de l’enfant, et là on lui apprend une autre <strong>la</strong>ngue. Cette<br />

<strong>la</strong>ngue n’est pas parlée par tout le monde, on l’apprend, si bien que le Banda a deux<br />

<strong>la</strong>ngues, mais l’autre [le ndeka] il l’a négligée au détriment du banda courant. Et ça dit<br />

beaucoup de choses (...) Moi je n’ai jamais été là pour raconter ce qui se passe là-bas.<br />

Je n’ai jamais été initié à ce rite-là, parce que je ne suis pas ancien comme les autres<br />

(…) C’est des choses antiques... jadis… et puis c’est ça, avec l’évolution et bien <strong>la</strong><br />

destruction de ce Ngako<strong>la</strong> par… une légionnaire, dont le nom c’était Marie… Marie<br />

Zona qui al<strong>la</strong>it dans chaque hutte des gens, dans les quartiers, dans les vil<strong>la</strong>ges. Par<br />

exemple, Marie Zona, en tant que femme légionnaire qui par<strong>la</strong>it beaucoup de Marie,<br />

bon elle al<strong>la</strong>it jusqu’à <strong>la</strong> limite pour détruire les huttes construites au Ngako<strong>la</strong> et elle<br />

enlevait… des idoles ! On fabrique quelque chose en bois et puis on honore ça, on<br />

adore ça, hein ! Alors, elle s’est mise à détruire tout. C’était Marie Zona. Et bien,<br />

quand un autre était venu, c’était... le nom, je ne me le rappelle pas. Celui-là ramassait<br />

























































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