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esprits possesseurs qui, dans le passé, pouvaient saisir « une personne à l’improviste, soit en<br />

<strong>la</strong> rendant ma<strong>la</strong>de et en se révé<strong>la</strong>nt ensuite par l’oracle, soit en lui accordant des expériences<br />

d’hallucination, de transe ou d’étrange par<strong>la</strong>nce (sic) » (1976 : 48/c). Parmi d’autres, Eggen<br />

cite : atromo, awuya, andulo, ayevro, eyilede (ibid.). Dans <strong>la</strong> Ouaka, nous avons encore<br />

entendu parler des deux premiers 568 , des « esprits » qui agiraient par l’intermédiaire de<br />

certains nganga en leur révé<strong>la</strong>nt les causes des ma<strong>la</strong>dies de leurs clients et le nom des<br />

remèdes qu’ils prescriront. Daigre c<strong>la</strong>ssait lui aussi les amači parmi les « esprits<br />

possesseurs », juste avant l’õndro qui – on se rappellera – « n’est pas un Esprit proprement<br />

dit. Ce serait un petit animal ressemb<strong>la</strong>nt à un jeune chat... » (1931-1932 : 677). D’après le<br />

religieux français, les amači possédaient surtout des vieil<strong>la</strong>rds auxquels on s’adressait pour<br />

être délivrés d’une ma<strong>la</strong>die en offrant aux esprits des perles et des bracelets (ibid. : 676 ;<br />

Tisserant, 1931 : 270, notons que pour cet auteur mači était un mot du dialecte banda togbo).<br />

Aujourd’hui les noms de ces esprits sont associés aux spécialisations diverses des<br />

nganga banda, exactement comme le ngassoroma. Ce dernier est le nom d’un esprit qui prend<br />

possession généralement des femmes, et qui se manifeste par des mouvements frénétiques.<br />

Dès lors, les femmes possédées peuvent « appeler » leurs esprits à <strong>la</strong> divination, généralement<br />

à travers <strong>la</strong> danse. J.-L. Grootaers c<strong>la</strong>sse le ngassoroma parmi les sociétés d’initiation<br />

oubanguiennes et il affirme que l’origine du culte réside « très probablement » dans le peuple<br />

dendi « le groupe le plus oriental des Ngbandi, et voisins des Yakoma, des Nzakara et des<br />

Zande » (2007a : 96). Selon cet auteur, les Azande désignaient les chefs de cette société avec<br />

des noms issus de l’association Mani-Yanda – dont nous avons retracé plus haut le lien avec<br />

le semalì (ibid.). L’esprit ngassoroma était lié aux objets en métal : Grootaers résume les<br />

opinions de Basil Tanghe, d’Anne Retel-Laurentin et du missionnaire hol<strong>la</strong>ndais Cees Zaal, et<br />

il cite aussi un passage d’Eggen qui institue un lien avec un culte voué aux fers de <strong>la</strong>nce parmi<br />

les Banda Ngao, autour de <strong>la</strong> ville de Ndele (ibid. : 98 569 ). Les remarques de Grootaers<br />

invitent à approfondir les recherches, pour éc<strong>la</strong>ircir les trajectoires que nous avons déjà essayé<br />

d’élucider dans le cas du semalì. D’ailleurs, cet auteur se dit convaincu que <strong>la</strong> société<br />

ngassoroma « partage nombre de tendances syncrétistes des cultes Ngako<strong>la</strong>, Kudu et Mani-<br />

Yanda. Dans <strong>la</strong> région de l’Ubangi, ces tendances paraissent plus faciles à retracer dans des<br />

























































<br />

568 Wiel Eggen signa<strong>la</strong>it opportunément que du point de vue linguistique ces « esprits » (exception faite pour<br />

eyilede) portent des noms au pluriel (1976 : 48/c), étant précédés par <strong>la</strong> particule de pluralité a-.<br />

569 Le références bibliographiques de Jan-Lodewijk Grootaers sont Eggen (1976 : 27/f ; 46/g-h) ; Retel-Laurentin<br />

(1969 : 62 ; 398) ; Basiel Tanghe, De Ngbandi naar het leven geschetst, Bruges, Les Presses Gruuthuuse, 1929 ;<br />

Cees Zaal, De « Nzakara ». Etnografische aantekeningen, Manuscrit inédit, Archives de <strong>la</strong> Congrégation des<br />

Spiritains, Gemert, 1955. Anne Retel-Laurentin re<strong>la</strong>te aussi le cas d’un devin nzakara qui interroge son iwa – le<br />

frottoir divinatoire qui en banda est appelé kadangba – au sujet d’« un génie assez commun, un gassoulouma,<br />

dont Iwa lui signale l’intervention » (1974b : 307-308).<br />

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