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télécharger la thèse - fasopo

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A / dji / œpwe / ka / dji / œpwe / a<strong>la</strong>ni / dji / œpwe / ama / a<strong>la</strong>kwa / a / œ pa / kose / a /<br />

za / bo / ka / bo / dji / œpwe / ama ye<br />

Nous / écouter / parole / que / écouter / parole / eux-là / écouter / parole / bouche /<br />

maris / nous / que / homme / il / prend / toi / que / toi / écouter / parole / parole<br />

(bouche) de lui<br />

[Nous (devons) écouter <strong>la</strong> parole, écouter leur parole, écouter ce que notre mari dit,<br />

l’homme qui te prend, tu écoutes ce qu’il dit]<br />

D’après Louise, les novices apprenaient rœ ogo, « <strong>la</strong> chose (du) pays » : ils étaient<br />

tenus d’écouter « <strong>la</strong> parole » des gbangaυa et les jeunes filles, qui n’étaient pas encore<br />

mariées, apprenaient à respecter les décisions de leurs futurs maris. L’objectif pédagogique<br />

est une constante que nous avons repérée dans toutes les descriptions des anciennes<br />

associations initiatiques banda. Nous avons vu plus haut que J.-L. Grootaers a fait le même<br />

constat à partir de ses enquêtes au Nord-Congo (2007a : 66). L’insistance sur <strong>la</strong> coercition<br />

physique et sur les objectifs pédagogiques <strong>la</strong>isse entrevoir – dans le récit de Louise – un<br />

nivellement des fonctions du semalì qui semblent rejoindre celles qui sont attribuées à <strong>la</strong><br />

ganza, l’initiation à l’âge adulte. Nous y reviendrons. Cependant, nous l’avons vu, selon<br />

Louise garçons et filles étaient initiés ensemble, tandis que dans <strong>la</strong> ganza – bien que les deux<br />

groupes puissent être initiés dans <strong>la</strong> même période de l’année 354 – on assistait à une séparation<br />

nette entre les deux cérémonies. L’initiation de Louise s’est déroulée durant deux jours,<br />

pendant lesquels les novices étaient éloignés du vil<strong>la</strong>ge. L’expression utilisée par Louise est le<br />

gbakó, « dans <strong>la</strong> forêt » : ici, les gbangaυa procédaient à l’inhumation rituelle des novices :<br />

Enje / dji / kudu kudu / rre / gere (...) e za / mo / to / gale-ne<br />

Ils / creusent / trou trou / longuement / grand / ils prennent / moi / mettre / là-dedans<br />

Dans d’autres contextes, <strong>la</strong> mort initiatique prenait <strong>la</strong> forme d’une immersion dans<br />

l’eau (Grootaers, 2007a : 66). Dans le semalì, l’inhumation rituelle reprenait les nombreux<br />

mythes banda et manza 355 : « L’un des mythes manza est éloquent : à l’époque de <strong>la</strong> première<br />

association Ngako<strong>la</strong>, l’esprit initiait et guérissait les novices en les ava<strong>la</strong>nt et en les<br />

























































<br />

354 Selon les informations que nous avons recueillies en 2005 et 2006. Il s’agit, vraisemb<strong>la</strong>blement, d’une<br />

innovation introduite pour adapter <strong>la</strong> ganza aux rythmes sco<strong>la</strong>ires. Eggen avance une hypo<strong>thèse</strong> liée aux noms<br />

des mois et à <strong>la</strong> ganza : « Le deuxième moment fort de l’année était le mois agànjà, coïncidant avec <strong>la</strong> lune de<br />

mai-juin et marqué par <strong>la</strong> sortie des circoncis, agànjà (...) Précédant le mois des semailles (...) agànjà clôt <strong>la</strong><br />

saisons sèche, période d’abondance (...) En revanche, <strong>la</strong> saison de pluie représente une période maigre où l’on est<br />

enfermés au vil<strong>la</strong>ge (...) Or, de même que <strong>la</strong> saison humide (&ngú, féminine) se termine par l’excision des filles<br />

(...), <strong>la</strong> période chaude (&wò, masculin) s’achève par <strong>la</strong> naissance rituelle des garçons » (Eggen, 1976 : 52/c).<br />

Cet auteur précise : « le mani initie à une secte secrète et admet hommes et femmes dans un même rite, alors que<br />

le yondo des Sara, qui donne une initiation au c<strong>la</strong>n, sépare rigoureusement les sexes. Dans <strong>la</strong> gànjà (circoncision<br />

et excision) (...) <strong>la</strong> séparation était généralement totale, quoiqu’il existe certains rapports concernant des<br />

cérémonies gànjà combinées » (ibid. : 47/c).<br />

355 On se référera aux mythes manza et banda que nous avons cités dans le chapitre précédent.<br />

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