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XIV. Le Père Tisserant : « <strong>la</strong> grande action politique du Ngako<strong>la</strong> » et « <strong>la</strong><br />

tyrannie des chefs de c<strong>la</strong>n »<br />

Les quelques rares écrits du Père Tisserant dans lesquels le missionnaire français<br />

aborde le sujet des « sociétés secrètes » banda se distancient considérablement des remarques<br />

« impressionnistes » du Père Daigre et des jugements de valeur de Boganda, surtout pour <strong>la</strong><br />

qualité des interrogations ethno-historiques que ces écrits sollicitent.<br />

Dans une lettre manuscrite envoyée à A. M. Vergiat (mais sans date) 279 , le Père<br />

Tisserant s’interrogeait sur les « sociétés secrètes » qui auraient préexisté au semalì : « Qu’y<br />

avait-il auparavant ? D’autres sociétés secrètes (...) sociétés qui ont subsisté, soit comme<br />

annexes de <strong>la</strong> société de Ngako<strong>la</strong>, soit indépendantes mais végétant plus ou moins. La grande<br />

action politique de ces sociétés n’existe ordinairement plus, ayant été accaparée par le<br />

Ngako<strong>la</strong> (...) Le plus souvent, on y entre pour se mettre à l’abri d’une ma<strong>la</strong>die ou d’un<br />

mauvais sort, pour obtenir tel genre de réussite, etc. Tandis que <strong>la</strong> grande action politique du<br />

Ngako<strong>la</strong> était de lutter efficacement contre <strong>la</strong> trop grande tyrannie des chefs de c<strong>la</strong>n et de<br />

leurs conseils : c’est pourquoi ce n’est pas une société c<strong>la</strong>nique, mais composée des gens de<br />

plusieurs c<strong>la</strong>ns, de tout un canton par exemple, et pas toujours des principaux des c<strong>la</strong>ns ».<br />

Selon Tisserant, donc, <strong>la</strong> « société de Ngako<strong>la</strong> » aurait accaparée les fonctions d’autres<br />

associations initiatiques qui auraient continué à « végéter plus ou moins ». Deuxièmement, le<br />

semalì – et les autres associations – auraient lutté efficacement contre « <strong>la</strong> trop grande<br />

tyrannie » des chefs du c<strong>la</strong>n et de leurs conseils. Ainsi, le culte de Ngako<strong>la</strong> différait<br />

sensiblement d’autres cultes maniques 280 et, contra F. Éboué qui avait écrit que l’initiation à<br />

Ngako<strong>la</strong> était une initiation aux mânes, Tisserant précisait : « en réalité (...) l’association<br />

secrète a pour but : une entraide, une certaine entraide des membres pour se défendre, pour<br />

augmenter leur puissance, et ce<strong>la</strong> en se basant sur des moyens supra-humains (...) Là encore,<br />

il faut reconnaître que <strong>la</strong> prédominance récente du Semalì Ngako<strong>la</strong> fait que ces sociétés peut-<br />

être plus anciennes ont pu ici ou là en devenir comme des filiales ». Dans le texte cité, le Père<br />

Tisserant exprime ses idées sur <strong>la</strong> trajectoire historique du semalì, à partir de ses premières<br />

























































<br />

279 R.P. Tisserant, lettre manuscrite à A. M. Vergiat, s.d., AGCdSE, chemise 2D71.3b4. L’auteur a repris une<br />

<strong>la</strong>rge partie de ces observations dans Le c<strong>la</strong>n et <strong>la</strong> religion, ibid. : voir le paragraphe intitulé « Appendice. Les<br />

cultes des Sociétés Secrètes ».<br />

280 Le Père Tisserant citait les « yovos, esprits tuté<strong>la</strong>ires de <strong>la</strong> famille : ils n’ont pas que je sache d’initiation (...)<br />

Par contre ogu, génie très puissant et très redouté ; Wamba ou Kamba, d’autres encore ont leurs sociétés<br />

secrètes ».<br />

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