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ethnographiques d’Éboué, <strong>la</strong> présence de ces feuilles dans le bada de Ngako<strong>la</strong> démontre que<br />

déjà dans les années 30 on attribuait des valeurs pédagogiques et formatives au semalì 260 .<br />

Dans les mêmes années, rappelons-le, André Gide assistait à Bambari à une danse de <strong>la</strong><br />

circoncision organisée sous rémunération pour les Européens, tandis que Vergiat écrivait que<br />

<strong>la</strong> ganza perdait progressivement sa signification rituelle (1981 : 79, 105) et le Père Tisserant<br />

signa<strong>la</strong>it que tous les hommes libres de Bambari avaient désormais accès à un bada de<br />

Ngako<strong>la</strong>.<br />

Si un certain nivellement entre <strong>la</strong> ganza et le semalì semble attesté pour le contexte<br />

centrafricain dans <strong>la</strong> première moitié du XX siècle, cependant ce dernier culte était associé à<br />

des enseignements sur <strong>la</strong> cosmogonie banda, et à des fonctions thérapeutiques et judiciaires<br />

tout à fait particulières. Ainsi, le semalì partageait avec le culte mani-yanda <strong>la</strong> transmission<br />

aux initiés d’un savoir ésotérique lié à <strong>la</strong> connaissance et à <strong>la</strong> maîtrise des ayo : ce mot banda<br />

est assumé ici dans le sens de remède ou « médicament » d’origine végétale. Nous verrons<br />

plus loin qu’il s’agit d’une notion qui se prête à de multiples interprétations : aujourd’hui, le<br />

mot ayo désigne aussi bien les médicaments que les « fétiches ». D’après Eggen, l’association<br />

semalì peut être définie elle même un ayo – c’est-à-dire un remède contre le malheur et <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die (1979 : 179).<br />

























































<br />

260 Dans <strong>la</strong> même publication, Éboué s’attardait sur un deuxième détail que nous interprétons comme un indice<br />

ultérieur du rapprochement entre le semalì et <strong>la</strong> ganza. Parmi « les danses si curieuses des Somalé » (1933 : 63)<br />

il citait un ballet nommé « Pas du sanglier », dans lequel on mettait en scène l’arrivée d’un troupeau de sangliers<br />

sur un champ de manioc, guidé par un chef qui les conduits là où il y a plus à manger (ibid. : 1964). Or, en 2005<br />

et 2006 nous avons recueilli plusieurs chants de l’initiation ganza, parmi lesquels le chant (et <strong>la</strong> danse) appelé<br />

« Le pas du sanglier » revient fréquemment.<br />

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