05.06.2013 Views

Consulter le texte intégral de la thèse - Université de Poitiers

Consulter le texte intégral de la thèse - Université de Poitiers

Consulter le texte intégral de la thèse - Université de Poitiers

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

d’aspetta’. ” “Pure don Petrel<strong>la</strong> il parroco è sceso in mezzo... Nel<strong>le</strong> giornate di settembre scese in mezzo al<br />

fuoco... dava l’assoluzione a quelli che morivano sparati, pure a un soldato te<strong>de</strong>sco. Tutta Montedidio, un<br />

quartiere sano, era sceso fuori, quand’è finita ho <strong>de</strong>tto: mo’ chesta città è ’a mia 1 .<br />

La guerre est éga<strong>le</strong>ment évoquée ponctuel<strong>le</strong>ment à travers d’autres personnages : don Ciccio, <strong>le</strong><br />

courageux partisan, <strong>le</strong>s parents du protagoniste dans l’abri, l’onc<strong>le</strong> Totò, à <strong>la</strong> poste centra<strong>le</strong>. À cette<br />

pluralité d’évocations, fait pendant un autre récit, celui d’un étranger, un Juif arrivé à Nap<strong>le</strong>s par <strong>le</strong><br />

train qui raconte lui aussi sa guerre et ses pérégrinations. La thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre est toujours en<br />

arrière-p<strong>la</strong>n à l’initiation du jeune héros.<br />

Autre exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> cette récurrence <strong>de</strong> <strong>la</strong> thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre, Morso di luna nuova, est<br />

publié en 2005 ; drame en trois actes dans un abri souterrain pendant l’été 1943, il re<strong>la</strong>te une<br />

histoire que Erri De Luca a entendue lorsqu’il était enfant. Le titre, amorce <strong>de</strong> lune croissante, est<br />

symbolique et traduit l’espoir <strong>de</strong> délivrance et <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> tout un peup<strong>le</strong> ; en effet, il retrace <strong>la</strong><br />

révolte popu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s quatre journées <strong>de</strong> septembre 1943. L’écrivain suit pendant trois mois <strong>la</strong><br />

fomentation <strong>de</strong> cette révolte souterraine. Dans <strong>la</strong> première partie (13-40), il est question <strong>de</strong> huit<br />

personnes qui se retrouvent tous <strong>le</strong>s jours dans un abri, encore sous <strong>le</strong> choc d’un bombar<strong>de</strong>ment qui<br />

a eu lieu <strong>de</strong>ux jours auparavant en p<strong>le</strong>in jour <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Poste centra<strong>le</strong>. Il s’agit du bombar<strong>de</strong>ment du<br />

4 août 1943 déjà mentionné in Vista : un vulcano et in Montedidio. Les Américains bombar<strong>de</strong>nt<br />

Nap<strong>le</strong>s tous <strong>le</strong>s jours, <strong>le</strong>s habitants n’ont que <strong>la</strong> mer ou <strong>la</strong> terre pour s’abriter. Enfermés dans l’abri,<br />

ces gens commentent <strong>la</strong> guerre : « La guerra ce sta facenno ascì pazze », dit l’un d’entre eux. Ils en<br />

par<strong>le</strong>nt comme d’une ma<strong>la</strong>die tout en entendant <strong>le</strong>s fortes détonations à l’extérieur. Lorsqu’ils<br />

sortent <strong>de</strong> l’abri, ils apprennent que Rome aussi a été bombardée. Nap<strong>le</strong>s bombardée est rendue par<br />

<strong>la</strong> métaphore d’une poê<strong>le</strong> : « Chesta città è na tiel<strong>la</strong> », dans <strong>la</strong>quel<strong>le</strong> vont frire <strong>le</strong>s Napolitains<br />

réduits en état <strong>de</strong> chair à canon : « Chesta città è carn’ ’e maciello ». Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie (41-<br />

64), un mois s’est écoulé, <strong>le</strong>s huit personnes sont encore une fois réunies dans l’abri. Ils évoquent<br />

cette fois <strong>la</strong> chute du fascisme du 25 juil<strong>le</strong>t 1943, l’arrestation <strong>de</strong> Mussolini et <strong>le</strong> débarquement <strong>de</strong>s<br />

Américains 2 . On ne voit pas <strong>la</strong> guerre, mais on entend toujours <strong>le</strong>s bombar<strong>de</strong>ments. Une bombe<br />

vient d’exploser à cinquante mètres <strong>de</strong> là, un immeub<strong>le</strong> entier s’est écroulé. Morso di luna nuova<br />

1 ERRI DE LUCA, Montedidio, op. cit. , pp. 82-83. Trad. (À l’époque <strong>de</strong>s journées <strong>de</strong> septembre contre <strong>le</strong>s Al<strong>le</strong>mands,<br />

(Mast’Errico) avait entraîné toute <strong>la</strong> ruel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s chasser <strong>de</strong> Nap<strong>le</strong>s… Le gens <strong>de</strong> Nap<strong>le</strong>s étaient déchaînés, ils étaient<br />

au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, criaient « iatevenne », al<strong>le</strong>z-vous en, et <strong>le</strong>ur montraient <strong>la</strong> sortie par <strong>le</strong> feu. Ils étaient tous dans <strong>la</strong><br />

rue, don Liborio, don Ciccio, <strong>le</strong> concierge, <strong>le</strong>s femmes, <strong>le</strong>s gosses, et toute une fou<strong>le</strong> <strong>de</strong> gens. « Les Al<strong>le</strong>mands nous<br />

ravageaient, ils faisaient p<strong>le</strong>uvoir <strong>de</strong>s bombes chez nous, pour finir ils vou<strong>la</strong>ient emmener tous <strong>le</strong>s jeunes en Al<strong>le</strong>magne,<br />

<strong>le</strong>s faire travail<strong>le</strong>r pour eux et ceux qui ne se présentaient pas étaient fusillés. Dans <strong>le</strong>s rues, on voyait seu<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s<br />

vieux et <strong>de</strong>s femmes. Nous voulions <strong>le</strong>s chasser, nous ne voulions pas rester cachés. Les Américains n’entraient pas<br />

dans Nap<strong>le</strong>s, ils attendaient, e nuie ce simmo scucciate d’aspetta’, et nous, nous en avons eu marre d’attendre »…<br />

« Même don Petrel<strong>la</strong> <strong>le</strong> curé est <strong>de</strong>scendu avec nous… Au cours <strong>de</strong>s journées <strong>de</strong> septembre, don Petrel<strong>la</strong> aussi <strong>de</strong>scendit<br />

au milieu du feu… il donnait l’absolution à ceux qui mouraient sous <strong>le</strong>s bal<strong>le</strong>s, il <strong>la</strong> donna même à un soldat al<strong>le</strong>mand.<br />

Tout Montedidio, un quartier tout entier était sorti, quand ce fut fini j’ai dit : “mo’ chesta città è ’a mia”, maintenant<br />

cette vil<strong>le</strong> est <strong>la</strong> mienne »)<br />

2 En 4ème <strong>de</strong> couverture l’écrivain affirme l’avoir entendue par <strong>la</strong> bouche d’adultes lorsqu’il était petit. Il se porte donc<br />

garant <strong>de</strong> sa véridicité. ERRI DE LUCA, Morso di luna nuova, Mi<strong>la</strong>no, Mondadori, 2005, pp. 97, ici p. 14. “La guerra<br />

ce sta facenno ascì pazze” Trad. (La guerre est en train <strong>de</strong> nous faire <strong>de</strong>venir fous) ; I<strong>de</strong>m, p. 26. “Chesta città è carn’ ’e<br />

maciello” Trad. (Cette vil<strong>le</strong>, c’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> chair à canon) ; I<strong>de</strong>m, p. 38. “Avimm’aspettaà ca sta ma<strong>la</strong>tia d’ ’a guerra<br />

fernesce. E gguerre fernescono” Trad. (Nous <strong>de</strong>vons attendre que cette ma<strong>la</strong>die qu’est <strong>la</strong> guerre se termine. Les guerres<br />

se terminent); I<strong>de</strong>m, pp. 48-49. “Dopp’ ’o bumbardamento ’e Roma d’ ’o mese passato, pareva che era fernuta ’a<br />

guerra, ch’era quistione ’e quacche giorno. E invece ’o vinticinche ’e luglio è caduto ’o fascismo, hanno arrestato<br />

Mussolini, ma sta carogna ’e guerra nun s’è fermata manco pe nu iuorno. La guerra è questione di mesi, gli americani<br />

sono sbarcati, tra poco arrivano pure qua” Trad. (Après <strong>le</strong> bombar<strong>de</strong>ment du mois <strong>de</strong>rnier sur Rome, on eût dit que <strong>la</strong><br />

guerre était finie, qu’il était question <strong>de</strong> quelques jours. Au contraire <strong>le</strong> vingt cinq juil<strong>le</strong>t <strong>le</strong> fascisme est tombé, on a<br />

arrêté Mussolini, mais cette charogne <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre ne s’est arrêtée même pas un jour)<br />

204

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!