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Consulter le texte intégral de la thèse - Université de Poitiers

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4.2 Le dia<strong>le</strong>cte napolitain<br />

223<br />

Non so se i miei pochi libri sono curati nel linguaggio,<br />

so che sono biscotti inzuppati fradici nell’acqua lustra<strong>le</strong><br />

<strong>de</strong>l nostro paese 1 .<br />

L’écriture <strong>de</strong> Erri De Luca semb<strong>le</strong> être marquée par ses origines napolitaines tant au niveau du<br />

contenu que <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme ponctuée à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> références autobiographiques et <strong>de</strong> dia<strong>le</strong>cte. Mais <strong>la</strong><br />

<strong>le</strong>cture <strong>de</strong> ses œuvres napolitaines <strong>de</strong> fiction montre <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> plus en plus prépondérante du<br />

dia<strong>le</strong>cte. Pourquoi cette intrusion d’une <strong>la</strong>ngue évitée par <strong>le</strong>s autres écrivains napolitains ? Est-ce un<br />

retour aux sources dû à l’éloignement <strong>de</strong> Nap<strong>le</strong>s ou bien une régression littéraire ? Nous allons<br />

d’abord étudier <strong>le</strong>s liens que l’écrivain entretient avec <strong>le</strong> dia<strong>le</strong>cte et l’italien, nous allons évoquer<br />

ensuite quelques extraits en napolitain afin <strong>de</strong> tenter d’en connaître <strong>la</strong> finalité et <strong>la</strong> portée, pour<br />

enfin examiner <strong>de</strong> façon comparative l’influence et <strong>le</strong> poids du dia<strong>le</strong>cte dans son écriture non<br />

napolitaine.<br />

4.2.1 Le dia<strong>le</strong>cte, <strong>la</strong>ngue première<br />

Le napolitain sert à chanter, à se querel<strong>le</strong>r, à al<strong>le</strong>r vite 2 .<br />

Erri De Luca a été en contact avec <strong>le</strong> dia<strong>le</strong>cte napolitain dès sa naissance - c’est <strong>le</strong> son originel<br />

qui <strong>le</strong> berce et qui <strong>le</strong> hante <strong>de</strong>puis sa ruel<strong>le</strong> -, et il l’a tout <strong>de</strong> suite aimé, malgré l’interdiction qu’on<br />

lui avait faite <strong>de</strong> <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r. En effet, ses parents ressentaient une certaine hostilité envers cette<br />

<strong>la</strong>ngue, pour eux, du plus bas niveau social, milieu auquel on risquait <strong>de</strong> <strong>le</strong>s assimi<strong>le</strong>r en tant<br />

qu’ « étrangers » dans <strong>le</strong>ur quartier <strong>de</strong> l’après-guerre. Ils par<strong>la</strong>ient donc en italien pour marquer<br />

<strong>le</strong>urs distances socia<strong>le</strong>s 3 . C’est son père qui lui a enseigné <strong>la</strong> bel<strong>le</strong> <strong>la</strong>ngue italienne, <strong>la</strong>ngue encore<br />

peu répandue dans l’après-guerre, mais qui était pour cet homme l’expression même <strong>de</strong> sa patrie :<br />

1 ERRI DE LUCA, Paro<strong>le</strong>, in Altre prove di risposta, op. cit. , p. 40. Trad. (Je ne sais pas si mes quelques livres sont<br />

soignés dans <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, je sais que ce sont <strong>de</strong>s biscuits trempés dans l’eau lustra<strong>le</strong> <strong>de</strong> notre pays)<br />

2 Adriano Farano et Fernando Navarro dans une interview du 12 Février 2007 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à Erri De Luca : « Mais<br />

quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s différences entre toutes ces <strong>la</strong>ngues ? » L’écrivain répond : « Il y en a une seu<strong>le</strong> entre <strong>le</strong> napolitain et<br />

toutes <strong>le</strong>s autres. En général, <strong>le</strong>s <strong>la</strong>ngues servent à s'expliquer, à communiquer... Par contre, <strong>le</strong> napolitain sert à chanter,<br />

à se querel<strong>le</strong>r, à al<strong>le</strong>r vite ». ADRIANO FARANO, FERNANDO NAVARRO, Erri De Luca : « L’Europe je ne sais<br />

pas ce que c’est », Cafebabel. Com, <strong>le</strong> magazine européen beta, Paris, 12/02/2007.<br />

3 ERRI DE LUCA, Non ora, non qui, op. cit. , pp. 7-8. “Non par<strong>la</strong>vamo il napo<strong>le</strong>tano. I genitori si difen<strong>de</strong>vano dal<strong>la</strong><br />

povertà e dall’ambiente con l’italiano” Trad. (Nous ne parlions pas napolitain. Nos parents se défendaient <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté<br />

et du milieu avec l’italien)

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